ASYMPTOTE

  Présentation
Exposition
Ressources

(USA)

Lise-Anne Couture (*1959)
Hani Rashid (*1958)

 

 

 
Présentation
       
 
     
Asymptote est créé en 1987 à New York par Lise-Anne Couture (membre de la Parsons School of Design, New-York) et Hani Rashid (Professeur assistant à la Columbia University, New-York). Asymptote expérimente et déborde les territoires de l'architecture, de l'urbanisme, de l'installation, et de nouveaux espaces par des conceptions-projections developpées grâce à l'outil informatique. Asymptote est délibérément tourné vers une architecture en action où les métaphores et les procédures temporelles viennent déterminer la construction. Textualité/Référence/Citation viennent renforcer le désir d'une architecture non-consensuelle qui oppose le diagnostique à la programmation. Attitude active que l'on retrouve dans l'"assemblage architectural" proposé pour le monument dédié à l'immigration, le Los Angeles West Coast Gateway : "The Steel Cloud" où la démultiplication des lignes d'horizon vient accentuer l'horizontalité de la ville. Dans ce réseau de lignes, les différents espaces publics s'interpénètrent et projettent l'architecture dans l'ère de la post-information. Le New-York Stock Exchange, projet de Wall Street virtuel en cours de réalisation ou le Guggenheim virtuel, accomplissent ces recherches d'une interaction permanente entre espace réel et espace-écran où l'architecte pénétre directement le domaine cognitif.
   
       
       
       
     
         
 
       
  Exposition        
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Asymptote : instaurations de l'éventuel - Frédéric MIGAYROU
   
           
     

Asymptote oppose la coïncidence à l'inscription, l'instauration à la fondation, pour revendiquer avec force un droit de construire libéré des assignations à l'ordre spatial de la fondation. "La locomotive de Marinetti a déraillé", selon Hani Rashid (On Recent Non-Event), elle n'est plus sur les rails, en perte d'orientation, elle a eu un accident : la mobilité, la vitesse, affirmée par les futuristes n'ont finalement pas permis de penser le changement radical de la nature de notre relation à l'espace. Seul Moholy Nagy, de "Vision in Motion", a peut-être compris que la démultiplication des instruments optiques introduisait à une segmentation du visible telle qu'elle ne supposait plus l'inscription spatiale comme un référent permanent. Asymptote propose une reconfiguration de la notion d'architecture, selon une mutation radicale du rapport à l'espace, au référent abstrait qu'est l'espace géométrique unidimensionnel. L'architecture organise dorénavant un matériau complexe, perpétuellement surdéterminé, porté par des greffes et des recouvrements permanents, déformé par les usages, augmenté par des compréhensions symboliques toujours changeantes. L'œuvre d'architecture n'est plus seulement relative à son inscription spatiale, économie d'un établissement qui conditionnait la hiérarchie de tous les paramètres, politiques, économiques ou sociaux ; elle doit simultanément s'organiser dans des ordres différents, des spatialités hybrides nourries de la technologie et des médias. Non seulement, comme l'affirment Hani Rashid et Lise-Anne Couture, l'architecture entre dans l'âge d'une fluidité, en perte d'un ancrage ontologique jusqu'alors défini par l'espace projectif, par le géométrique, mais elle doit composer, s'énoncer en modalités, ouvrir des mondes possibles.(...)
La revendication d'une "amnésie", d'une " anémie ", est un refus du temps cristallisé du monumental, celui de la présence, d'une infinie extension du maintenant, la volonté de retrouver le principe d'une ambivalence de la mémoire souligné par Jacques Derrida dans "Le Puits et la Pyramide". Le "construire" doit être autonome, non qu'il soit libéré des contraintes traditionnelles de l'architecture, mais celles-ci ne sont plus suffisantes pour délimiter, pour déterminer la forme ou les fonctions d'un bâtiment. L'autonomie revendiquée par Asymptote est une capacité à spécifier tous les éléments, symboliques, techniques, matériels, qui peuvent nourrir un projet. Autonomie n'est pas ce terme de l'idéalisme ou de l'abstraction moderne dénoncé par une critique sociale, l'autonomie est la volonté de penser, d'œuvrer dans tout le champ de complexité du réel. L'ouvrage d'architecture devient un objet infini, une extension permanente des projets qui trouvent leurs limites dans une capacité interne à se définir, à être définis par le champ social de l'utilisation. La définition de l'unité du projet est sa programmatique, sa capacité à restituer pour chacun l'universalité de son sens. Il y a un silence de l'architecture, qui n'est pas le silence de la forme idéaliste, un "non-événement" architectural, une introduction à l'éventuel comme ce qui a à faire avec l'événement, l'éventuel qui œuvre au sein du construire, affirme une architecture en acte, perpétuellement reconduite.

   
       
     
     
     
           
     
AARHUS UNIVERS THEATERS, Aarhus, Danemark, 1997
   
           
     

L'"Univers" réunissait les technologies de l'architecture, du théâtre et des médias en un croisement de structures événementielles, reliées à une présence historique. En continuité avec l'Aarhus International Theater Festival, la solution architecturale a souligné l'échelle ambiguë et relativement intime d'un centre urbain historique inscrit dans la ville beacoup plus vaste. Outre la mise en œuvre de technologies structurelles et médiatisées, c'était une architecture à la forme hybride, à la matérialité non orthodoxe et à la structure efficace. Cet équipement temporaire devait être non seulement rentable et facile à assembler, mais également souple et adaptable, en prévision des nombreux changements qui se produiraient au cours de la décennie à venir. La singularité de la méthode de construction était également idéale pour assumer l'image spécifique du Festival lui-même, faisant apparaître une coexistence éloquente entre un événement traditionnel et une nouvelle machinerie spatiale.

   
       
     
     
     
           
     
Virtual NYSE (New York Stock Exchange), New-York, U.S.A., 1998
   
           
     

3DTFV est le premier environnement de réalité virtuelle d'une telle ampleur ; Asymptote en tant qu'équipe architecturale y a apporté son savoir-faire en terme de conceptualisation et de formalisation. Ce paysage de données (data-scape) réunit des flux d'informations, des modélisations de données ainsi que des procédures de corrélation, le tout dans un seul environnement architectural tridimensionnel homogène. L'espace virtuel est une modélisation en temps réel qui présente aux utilisateurs l'activité et les événements sous la forme d'un espace navigable entièrement interactif, doté de possibilités infinies de mouvement et d'affichage. La mise en place de 3DTFV en parallèle avec la place boursière de New York apporte aux opérateurs une compréhension plus poussée et plus précise des nombreuses variables et situations complexes qui surviennent durant les séances de la Bourse. Outre les exigences fonctionnelles de la modélisation, une attention particulière a été accordée à la qualité générale de l'espace virtuel, à la maîtrise des formes, de la lumière, de la texture et de la dynamique, ainsi qu'aux méthodes d'affichage et aux nouvelles procédures de navigation.

   
       
       
       
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THE VIRTUAL GUGGENHEIM MUSEUM - Iscapes 1.0, New-York, U.S.A., 1998
   
             
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Les objets, les espaces, les bâtiments et les institutions peuvent aujourd'hui être construits, parcourus, compris, expérimentés et manipulés sur les réseaux globaux. C'est une nouvelle architecture de la liquidité, du flux et de l'évolutivité, qui s'appuie sur les progrès technologiques et se nourrit du désir humain fondamental de sonder l'inconnu. La propre histoire du "Guggenheim," son avant-gardisme architectural et sa portée culturelle, participeront à la configuration de cette structure unique pour un musée du futur. Asymptote ont cherché à créer un nouveau paradigme architectural. Le musée Guggenheim virtuel inclura les services habituels d'un musée, ses équipements, ses archives et ses collections, tout en offrant un environnement spatial unique et fascinant que le visiteur virtuel pourra expérimenter. En outre, le musée virtuel constitue un espace idéal tant pour le déploiement de l'art que pour son expérimentation et pour les événements créés spécifiquement pour les médias numérique interactif, où la participation et la visite simultanée du public est à l'echelle du globe.

   
         
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Ressources
       
 
           
 
Biographie
       
     
Asymptote Architecture.
Lise-Anne Couture (1959)
1986 - Master of Architecture, Yale University.
Hani Rashid (1958)
1985 - Master of Architecture, Cranbrook Academy of Art, Bloonfield Hills, Michigan.
1987 - Fondent Asymptote Architecture à New York.

Enseignement :
Lise-Anne Couture
1999 - Parsons School of Design et Columbia University, New York.
The University of Michigan , Ann ; The Stadelschule, Frankfurt ; Harvard University ; l'University de Montréal, Canada.
Hani Rashid
1999 - Graduate School of Architecture and Urban Planing, Columbia University NY.
Harvard University, the Stadelschule, Frankfurt ; The Royal Danish Academy, Copenhague ; The Berlage Institute, Amsterdam ; The Technical University,Vienne et Lund University, Suède.

Principaux projets et réalisations :
1999 - Virtual New York Stock Exchange - NYSE - (projet) ; Museum of Digital Art, Séoul, Corée (projet) ; Multimedia Research and Edutainment Facility, Kyoto,Japon (projet) ; The Guggenheim Virtual Museum (GVM), NewYork (projet).
1998 - Advanced Trading Floor Operations Center, New York Stock Exchange (réal.)
1997 - ( Univers ) Theater Festival, Aarhus, Danemark (réal.).
1989 - Los Angeles West Coast Gateway( Steel Cloud ), (concours / lauréat).

Expositions récentes :
Aedes Gallery, Berlin ; The Kunsthalle, Vienne ; The Museum of Modern Art, New York ; Musée des Beaux Arts, Chartres, France ; Galerie Uzzan, Paris ; Pavillon de l'Arsenal, Paris ; Museum of Contemporary Art, Los Angeles ; Centre Canadien d'Architecture, Montréal, Canada.
1996 - Biennale d'Architecture de Venise.
   
           
 
Bibliographie
       
     
Publication de Hani Rashid :
1994 - LAX : The L.A. Experiment 'AGIT(N)ATION Pseudo-Architecture', SITES, Lumen Books.

Bibliographie sélective d'Asymptote :
1998 - Architecture Design "Hypersurface Architecture" , Londres ; Equal Partners, catalogue d'exposition, Smith College Museum of Art, Northampton Mass ; The Virtual Dimension “The Difference-Scape”, Princeton Architectural Press NY.
1997 - Architecture + Urbanism 'Univers Theater', Tokyo, n°323 ; Architecture 'Machine Dreams', Aaron Betsky, New York (juin) ; World Architecture 'Designing the unpredictable' Georgi Stanishev, Londres.
1996 - Architecture for the Future 'Asymptote Architecture ', Pierre Terrail Edit., Paris ; Paper Art 6 Catalog , Dorethea Eimert, ed. Leopold-Hoesch-Museum ; Sites & Stations ' LAXNYCYHM : Urban Triptych ' Lusitania Press, New York ; Die Schrift des Raumes 'Kunst Architecture Kunst' Catalogue, Kunsthalle, Vienne.
1995 - 581 Architects in the World ' Asymptote Architecture: Rashid + Couture ' Gallery Ma, Tokyo, Japon ; Arch+ ' Media City : Hani Rashid Studio' Berlin, Septembre ; Exposé 'Instaurations de L'éventuel' 'Frédéric Migayrou, Volume n°2 , Orléans, France ; Architecture at the Interval 'Asymptote : Rashid + Couture', Rizzoli International ; 40 Under 40 ' Brave New World ' Beverly Russell, ed. Grand Rapids, Missouri ; Architecture + Urbanism ' Asymptote' Tokyo, Japan, (Avril) ; Architectural Design ' Film as Architecture as Film' Rashid and Couture, Londres.
1993 - Assemblage 21 'Analog Space to Digital Field : Asymptote Seven Projects' MITPress, Cambridge ; Theory & Experimentation 'Asymptote' Academy Editions, Londres.