TOM KOVAC

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Exposition
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(AUS)

(*1958)

 

 

 
Présentation
       
 
     
Né en Slovénie, Tom Kovac s'établit en Australie en 1970. La plasticité remarquable des architectures de Tom Kovac, qui se combine à une recherche de la lumière, à une fluidité spatiale étonnante, est, selon lui, influencée par les sculptures de Richard Serra, Donald Judd, Barbara Hepworth ou encore les projets de Frederick Kiesler. L'architecture semble ici un champ énergétique de forces gravitationnelles qui s'appellent surfaces et volumes, vides et pleins, transparences et densités, dissous dans une même simultanéité perceptive qui affirme les masses tout en les modulant, repousse les limites tout en les mettant en mouvement. Après, notamment, le magasin Succhi en 1991 ou l'Atlas House en 1996, construits à Melbourne, Tom Kovac réalise actuellement St Kilda Marina, un large complexe comprenant magasins, restaurants, etc. ainsi que Little Latrobe Apartments à Melbourne, immeuble de logements qui se signale par une façade ondulante dont les deux côtés en béton contrastent avec l'ouverture latérale en verre, dans un effet de distorsion cinématique.
   
       
       
       
     
         
 
       
 
Exposition
       
  kovac  archilab        
           
     
KOVAC MALONE
   
           
     

Léon van Schaik écrit sur notre architecture. Nous apprécions particulièrement son idée que notre architecture n'est "ni sculptée ni modelée". Il qualifie cette architecture d'"architecture du troisième terme".
"Le matériau de construction est le médium de l'architecture (...) Peut-il y en avoir d'autres ? Oui (...) au lieu de laisser son imagination opérer sur des formes structurelles, sur les "solides" d'un bâtiment, l'architecte peut travailler sur l'espace vide - la cavité - entre les solides et considérer la formalisation de l'espace comme la réelle signification de l'architecture. Rasmussen définit ainsi l'antique dualité de l'expérience architecturale. L'âge de l'information a apporté aux architectes un troisième terme à ce canon : la surface. En tant que "tech-nomades", nous flottons au-dessus du sol, inspectant le territoire à travers nos écrans de contrôle : pare-brises, écrans d'ordinateurs, de TV. La tactilité durement gagnée de la réalité architecturale se fond dans une collection indiférenciée d'effets de surface, fournis avec l'air conditionné et la musique d'ambiance. Une architecture de l'expression a émergé, concurrençant dans sa codification le film. Je voudrais démontrer que, par contraste, Kovac produit une architecture issue de ce troisième terme, qu'il le fait en nous engageant dans des expectations conflictuelles, et que son travail s'intéresse premièrement aux pôles de la dualité. Je voudrais prouver que c'est précisément en nous rendant impossible son incorporation dans notre espace mental, que nous pouvons faire pleinement l'expérience d'une spatialité du présent plutôt que celle d'une caverne ou d'un objet du passé."
Il y a des changements d'échelles dans notre travail. Ils sont inévitables dans une pratique déterminée à voir ses idées construites. Nous ne nous satisfaisons pas de rester assis à regarder des écrans. Nous voulons voir construite la chimère. Nous saisissons toutes les occasions.
"Il y a une image de Kovac Malone qui, pour moi, incarne ceci. L'immeuble de logement de la Little Latrobe Street est représenté nimbé d'un ciel rouge à l'image d'une explosion cosmique. Le réseau structurel de cordes en fibres de carbone est comme gravé par une lumière blanche sur les surfaces translucides ou transparentes. Les balcons angulaires reflètent, quant à eux, les étincelles de lumière dans ce ciel nocturne. Au pied du bâtiment, les prismes orthogonaux monotones de l'usine Corrigan and Neometro restent obscurs ou se distinguent sous les dernières lueurs verdâtres d'un éclair. Une image tirée de Blade-Runner se substitue au bâtiment de Kurokawa, en face. Outre la sinuosité extraordinairement sculpturale du bâtiment lui-même, que vois-je ? Il apparaît que la fibre de la structure se double d'un système de câblage optique qui à la fois transmet l'information et produit de la lumière. C'est vers cette simultanéité que le travail tend ; une technologie très avancée de câbles d'aluminium empruntée à Boeing, et infiniment éloignée de cette re-stylisation des modèles néo-classiques dans une esthétique machinique de la réduction que pratiquait le grand pamphlétaire de "Un Nouvel Ordre à Venir": Le Corbusier."
Nos ambitions architecturales sont aussi sérieuses qu'elles sont joyeuses.

   
       
     
     
     
           
     
Queen Bar - Melbourne Australia, 1998
   
           
     

Le projet se situe dans un bâtiment d'angle, à proximité du centre de Melbourne, bordé par le Victoria Market. Le client souhaitait produire un environnement flexible de bar et de restaurant, pouvant fonctionner jour et nuit. Un "rond-point", devant le bâtiment, a servi de point focal à la conception, comme forme génératrice de ce nouvel espace. Le rond-point est soumis à une frénétique circulation véhiculaire. Il contrôle le trafic vers le marché, la ville et les banlieues ouest. La réponse de Kovac Malone a consisté à utiliser cette typologie urbaine et de prolonger la fonctionnalité du rond-point, comme se diffuserait l'onde d'un sonar, produisant un modèle synthétique pour l'évolution du volume intérieur du nouveau bar. Le trafic automobile "informe" l'onde puis se dissipe alors que celle-ci s'insinue à travers les frontières intérieures, pour prendre la forme d'une peau fluide "internalisée". Cette onde abolit l'interface entre public et privé, intérieur et extérieur, et produit une organisation plus complexe du volume.

   
       
     
     
     
           
     
Little Latrobe - Melbourne, Australie, 1998
   
           
     

Situé sur une parcelle étroite, ce projet est né de la combinaison de facteurs urbains, spatiaux et programmatiques. Il marque un jalon entre le cœur commercial dense de la ville et sa périphérie dispersée. Sa forme de tour s'apparente aux structures voisines existantes : la tour Daimaru de Kurokawa, la tour Argus, et le Bâtiment 8 R.M.I.T. de Corrigan perché sur une inflexion topographique naturelle. Le programme, comportant des galeries, des ateliers, des cafés et des appartements, fonctionne comme une série de cellules reliées. Celles-ci sont interconnectées depuis les zones publiques du bâtiment, situées dans les niveaux inférieurs, jusqu'aux appartements privés, situés au sommet, au moyen d'une série de plateaux de connection. La forme fluide et ondulante du bâtiment permet d'articuler des transitions entre ses couches verticales, mettant radicalement en cause la standardisation convenue des espaces commerciaux. Cette situation cherche à arbitrer la confrontation entre la ville et le nouveau plan d'aménagement proposé, qui déborde ses limites actuelles.

   
       
       
       
       
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Island House - Victoria, Australie, 1997
   
           
     

Ce site se caractérise par l'immense richesse de sa végétation, des perspectives spectaculaires sur la mer et une puissante topographie. Ce n'est pas l'architecture, mais la nature, qui apporte sa contribution essentielle et qui définit les caractéristiques formelles du plan. La forme qui émerge est composée d'une arête centrale qui détermine le mouvement dans tout le bâtiment, ainsi que son organisation spatiale. L'accès à la maison est enchâssé, taillé dans le sommet de la colline ; il s'enfonce dans un passage central qui distribue les circuits publics et privés de la maison. Le corps des chambres, encastré dans la terre, reçoit la lumière naturelle et l'air extérieur par des embrasures étroites et profondes qui suivent la ligne du toit, jusque dans le paysage. La maison est repliée autour d'un vide intérieur, procurant à l'espace du séjour des vues dramatisées sur l'océan. Le rapport entre volume, surface et espace dissout une lecture conventionnelle de la maison. Il dématérialise la forme qui se retire dans un anonymat, fusionnant avec la topographie du terrain.

   
       
       
       
       
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Glow Bar - Melbourne, Australie, 1998
   
           
     

Cette minuscule capsule est un bar, dont on atteint le fond en 17 pas, et qu'on dépasse en quatre enjambées si on n'y prête pas garde. Une fois dans l'espace intérieur aux douces parois courbes blanches, ce que l'on voit de la rue ressemble à un improbable papier peint fait de vitrines, de couleurs et d'enseignes. Le bar lui-même occupe environ les deux tiers du volume, comme un lest de béton sombre piqueté qui enracine cette bulle dans son site. Le dernier tiers du plan se resserre pour former une zone de service à laquelle on accède par une énorme porte coulissante. L'air conditionné et la sonorisation pénètrent dans l'espace par des grilles circulaires perforées. Une disposition décalée de panneaux en roseaux masque le passage vers les toilettes, à l'arrière. Dans ce projet, la surface continue des murs, les cloisons et les étagères horizontales du bar semblables à des ailettes ont été modélisées en CAO avant d'être préfabriquées hors site, utilisant les mêmes procédures que pour un Boeing 777 : après une description complète dans l'espace virtuel, la transposition dans le réel s'est faite en toute continuité.

   
       
     
     
     
           
     
Capitol - Melbourne, Australie, 1994
   
           
     

La boîte de nuit "Capitol" est située dans le sous-sol d'un immeuble commercial. Une des principales contraintes programmatiques était de conserver le plus possible les structures existantes, pour des raisons de descente des charges. Le projet de Kovac devait aussi se partager entre les trois espaces disponibles, de hauteurs variables. A partir de ces contraintes serrées, le cahier des charges demandait deux zones de bar et une piste de danse centrale. Retravaillant les espaces existants de la chaufferie, des bureaux et des chambres froides, la peau de stuc de Kovac enveloppe sobrement les murs et les piliers existants du sous-sol, remplissant cette coquille vide de l'opacité et de la transparence de la forme. La confrontation spatiale des plafonds pliés et déformés et des murs courbés crée l'illusion d'une profondeur horizontale. Le volume, presque fœtal, se compose d'une grande zone centrale, traversée par trois piliers existants, sur laquelle donnent trois "poches" d'espace.

   
       
     
     
     
           
         
 
       
 
Ressources
       
 
 
Biographie
       
     
Tom Kovac / Geoff Malone.
Tom Kovac (1958)
1970 - S'installe en Australie.
1986 - Bachelor d'Architecture, Royal Melbourne Institute of Technology.
1997 - Master d'Architecture, RMIT.

1990 - Fonde Kovac Architecture, Melbourne.
1991 - Lauréat "RAIA" ; "Interior Architecture Award" ; "Light Makers Award"
1994 - Fonde la Galerie Curve Architecture, Melbourne.

Enseignement :
1997 / 1996 - RMIT.

Principaux projets et réalisations :
1998 - "Glow Bar", Melbourne (réal.) ; "Latrobe Tower", Melbourne (projet) ; "Marina Tif", St Kilda Marina, Melbourne (lauréat du concours).
1997 - "Island House", Victoria (projet) ; "Tonic", Sydney (projet) ; Logements étudiants "A'Beckett", Melbourne (projet) ; "Complexe de Cinéma", Paris (projet) ; "Apartments", Jaffa (projet).
1996 - "Atlas House", Melbourne (réal.) ; "Urban Attitude", Melbourne (réal.) ; "Barkly Apartments", Melbourne (projet) ; "Pless House", Melbourne (projet) ; "Federation Square", Melbourne (concours) ; "Pontian Centre", Melbourne (concours).
1995 - "Curve Gallery", Melbourne (réal.); "Sapore Restaurant", Melbourne (réal.) ; "Ryan Studio", Melbourne (réal.).
1994 - "Capitol", Melbourne (réal.) ; "Gibbs Church Conversion", Melbourne ; "Museum of Victoria", Melbourne (concours).
1993 - "Gan House", Melbourne (réal.).
1991 - "Succhi", Melbourne (réal.).
1990 -"Square Boutique", Melbourne (réal.) ; "The Cherry Tree", Melbourne (réal.).

Expositions récentes :

1997 - Sydney, "Interbuild" ; Université de Melbourne.
1996 - Londres, "Architecture on the horizon", Royal Institute of British Architects ; Melbourne, Galerie Models Inc Artists and Industry.
1995 - Celje (Slovénie), Galerie d'Art Contemporain.
   
           
 
Bibliographie
       
     

Tom Kovac

Bibliographie sélective :

1998 - Architectural Monographs (n°50), Academy Editions, GB. ; A+U (janv.), Japon.
1997 - Monument (fév.), Australie ; Architectural Design Profile (n°126), GB.
1996 - Monument (janv. et sept.), Australie ; Arkitecture Und Licht (mai), Allemagne ; Architectural Design Profile (n°122) ; Architectural Review (nov.), GB. ; Wind (nov.) Japon ; B, Architectural Journal (n°52/53), Danemark.
1995 - Blueprint (fév.), GB. ; Architecture Australia (janv.), Australie ; Monument (mars et oct.), Australie ; The Architectural Review (mai), GB. ; The interior (printemps / été), Australie.
1993 - Architecture Australia (janv. / fév.), Australie ; International Interiors (été), USA ; Ambiente (déc.), Allemagne.
1992 - Interior architecture (mars), Australie ; Tostem View (may), Japon ; CIA News (juin), Japon ; Architect (oct.), Australie ; Kukan (nov.), Japon.
1991 - Architecture Australia (mars) ; Wind (printemps), Japon ; Interior architecture (juin), Australie ; The Interior (sept. / nov.), Australie.
1990 - Interior Architecture (janv. et mai), Australie ; Architecture Australia (nov.).