Exposition
NOX est une agence qui a produit des vidéos, des installations, un magazine, des textes et des constructions architecturales. Cette production hybride a été guidée à la fois par un malaise face aux possibilités restreintes de développement dans le domaine de l'architecture, et par l'idée qu'elle s'était enlisée dans le territoire qu'elle s'était elle-même créé au début des années 1990.
Par une sorte de manipulation génétique métissant l'architecture avec d'autres médias, NOX a été en mesure de générer une architecture souple qui a trouvé refuge dans la zone de transition entre deux mondes, souvent pensés comme parallèles : celui des organismes biologiques, et celui, aussi diversifié que le premier, de la "faune" métallique et électronique des technologies modernes. NOX travaille dans cette nébuleuse floue et fluide en croissance constante.
Nous sommes confrontés à une "liquidation" extrême du monde, de notre langue, de notre identité sexuelle, de nos corps. Une situation où tout se médiatise, où toute matière, où tout espace fusionnent avec leurs représentations médiatisées, où forme se mêle à information. Nous sommes en train de passer de la matière à la substance, de la masse à la miette et à la réduction, de passer d'une situation d'espace à une condition de champ. Le liquide en lui-même est la substance de la métamorphose, du transitoire et du vectoriel, de la forme constamment soumise à des influences extérieures et à une cohérence intérieure, exprimée en une métastabilité plastique. Rien, aucun objet, aucune fonction, ne peut rester isolé et tout se trouve perpétuellement dans un processus de transformation – tout est nécessairement ouvert et en fuite. Rien n'est traité en tant qu'élément dans un espace, mais tout est en tension dans un champ de graduels ou soudains changements. L'humide en architecture a été associée depuis longtemps à son détournement pour des besoins humains, à l'impossibilité de son effectuation en temps réel. Mais cette technologie douce du désir ne peut qu'aboutir à un corps devenu résidu, dont les premiers pas dans le cyberespace seront probablement, somme toute, les derniers. Pour NOX, le désir de technologie semble participer d'une force beaucoup plus importante et déstabilisante, puisque notre besoin de l'accessoire est bien supérieur à notre besoin de confort, et que notre besoin de potentialités et d'événements est bien plus grand que la détermination et la fonction.
Le liquide en architecture signifie non seulement la génération de la géométrie du fluide et des turbulences, mais aussi la dissolution de tout ce qui est solide et cristallin : non seulement la matérialité, mais aussi le fonctionnel et le programmatique, notamment le référentiel orthogonal de la perception, l'horizontalité du sol croisant la verticalité de la fenêtre. Par le mélange fluide de la peau et de l'environnement, du corps et de l'espace, de l'objet et de la vitesse, nous fusionnerons aussi le plan et le volume, le sol et la paroi, la surface et l'interface, et nous quitterons la perspective mécaniste du corps pour une version plus plastique, liquide et haptique où l'action et la vision sont synthétisées.
Par une sorte de manipulation génétique métissant l'architecture avec d'autres médias, NOX a été en mesure de générer une architecture souple qui a trouvé refuge dans la zone de transition entre deux mondes, souvent pensés comme parallèles : celui des organismes biologiques, et celui, aussi diversifié que le premier, de la "faune" métallique et électronique des technologies modernes. NOX travaille dans cette nébuleuse floue et fluide en croissance constante.
Nous sommes confrontés à une "liquidation" extrême du monde, de notre langue, de notre identité sexuelle, de nos corps. Une situation où tout se médiatise, où toute matière, où tout espace fusionnent avec leurs représentations médiatisées, où forme se mêle à information. Nous sommes en train de passer de la matière à la substance, de la masse à la miette et à la réduction, de passer d'une situation d'espace à une condition de champ. Le liquide en lui-même est la substance de la métamorphose, du transitoire et du vectoriel, de la forme constamment soumise à des influences extérieures et à une cohérence intérieure, exprimée en une métastabilité plastique. Rien, aucun objet, aucune fonction, ne peut rester isolé et tout se trouve perpétuellement dans un processus de transformation – tout est nécessairement ouvert et en fuite. Rien n'est traité en tant qu'élément dans un espace, mais tout est en tension dans un champ de graduels ou soudains changements. L'humide en architecture a été associée depuis longtemps à son détournement pour des besoins humains, à l'impossibilité de son effectuation en temps réel. Mais cette technologie douce du désir ne peut qu'aboutir à un corps devenu résidu, dont les premiers pas dans le cyberespace seront probablement, somme toute, les derniers. Pour NOX, le désir de technologie semble participer d'une force beaucoup plus importante et déstabilisante, puisque notre besoin de l'accessoire est bien supérieur à notre besoin de confort, et que notre besoin de potentialités et d'événements est bien plus grand que la détermination et la fonction.
Le liquide en architecture signifie non seulement la génération de la géométrie du fluide et des turbulences, mais aussi la dissolution de tout ce qui est solide et cristallin : non seulement la matérialité, mais aussi le fonctionnel et le programmatique, notamment le référentiel orthogonal de la perception, l'horizontalité du sol croisant la verticalité de la fenêtre. Par le mélange fluide de la peau et de l'environnement, du corps et de l'espace, de l'objet et de la vitesse, nous fusionnerons aussi le plan et le volume, le sol et la paroi, la surface et l'interface, et nous quitterons la perspective mécaniste du corps pour une version plus plastique, liquide et haptique où l'action et la vision sont synthétisées.
