OBJECTILE

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Exposition
Ressources

(F)

Bernard Cache (*1958)
Patrick Beaucé (*1960)

 

 

 
Présentation
       
 
     
Atelier de design et d'architecture basé à Paris, Objectile conjugue ingénierie, mathématiques, technologie, philosophie, pour travailler à la création et à la production industrielle de formes courbes et variables à toutes les échelles : sculpture, design, mobilier, composants du bâtiment, architecture, urbanisme ou paysage. Objectile a mis au point un mode de production original, le logiciel Objectile sur la base de TOPCAD, qui permet de concevoir par calcul des formes courbes et variables, réalisées par des machines à commandes numériques. Le calcul permet en effet de concevoir des surfaces à courbure complexes dont les inflexions ne sont pas maîtrisables par la CAO traditionnelle. Des objets singuliers peuvent ainsi être produits industriellement : panneaux, claustra, éléments de mobilier, etc. Objectile a déjà réalisé pour la SNCF un modèle de guichet aux surfaces courbes qui peut être adapté à chaque situation. Leurs projets d'architecture développent de nouveaux espaces topologiques, où l'enveloppe et l'entrelacs se sont substitués à l'orthogonalité.
   
       
       
       
     
         
 
       
 
Exposition
       
  objectile  archilab        
           
           
           
     

Des séries d'objets similaires et pourtant tous différents, un peu comme chaque dune dans le désert constitue une variation singulière sur un même thème morphologique. Ces objets non-standards ne sont pas dessinés, mais calculés sur ordinateur et produits industriellement grâce à des machines à commandes numériques.


Après une dizaine d'années de développement, Bernard Cache, Patrick Beaucé et Jean-Louis Jammot ont créé Objectile SARL à Paris (novembre 1996) afin de travailler à la création et à la production de formes courbes et variables à toutes les échelles : sculpture, design, mobilier, composants bâtiment, architecture, urbanisme ou paysage. Taoufik Hammoudi a collaboré avec "Objectile Paris" de février 1997 à mai 1998. Après une première réalisation, Stephen Fitzgerald ouvre désormais "Objectile New-Zealand" à Christchurch et collabore avec Rayonier New-Zealand pour mettre au point une nouvelle gamme de panneaux usinables : "Patinna Stress-free" MDF.
Objectile a mis au point un mode de production original sur la base du logiciel TopSolid du groupe MISSLER. Objectile est en effet persuadé que la création architecturale commence désormais au stade des outils logiciels et technologiques.
Avec le logiciel Objectile, les formes ne sont pas dessinées mais calculées. Car le calcul permet de concevoir des surfaces à courbure complexes dont les inflexions ne sont pas maîtrisables par la CAO traditionnelle. Chaque forme peut donner lieu à des variations illimitées qui sont présentées sous la forme de séquences vidéo interactives.


Pour exploiter ces ressources de génération de surface, Objectile a développé un module d'écriture de programmes d'usinage qui permet de fabriquer industriellement ces séries d'objets tous différents sur des machines à commandes numériques. Objectile est ainsi en mesure de garantir à ses clients la faisabilité technique et économique de leurs projets, aussi complexes soient-ils et ceci, dès le stade de la conception.


Ainsi Objectile a-t-il réalisé pour la SNCF un modèle de guichet aux surfaces courbes qui, produit à l'unité en machine à commandes numériques, peut être adapté à la situation spécifique de chacune des gares.


En architecture, Objectile consacre une attention toute particulière aux composants de second œuvre qui peuvent devenir le support d'une ornementation contemporaine. Pour Objectile, une architecture électronique ne doit pas se limiter aux grands projets démonstratifs mais, au contraire, concerner les édifices les plus quotidiens. Objectile a de la sorte développé des gammes de panneaux décoratifs qui permettent, par exemple, de différencier des portes dans un couloir de bureaux, ou de décliner des séries de parements.

   
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Pavillon Semper - Faire de nécessité vertu
   
           
     

Dans le cadre d'Archilab, Objectile poursuit ses investigations sur l'œuvre de Gottfried Semper. Le projet se double d'un commentaire où la technologie est inséparable d'une anthropologie. Dans les grandes lignes, ce projet demeure extrêmement simple : un cube tourné de 60° pour présenter sa face principale vers l'accès à la grande salle d'exposition. Toute l'attention a été portée sur le calcul des éléments fluides et des textures complexes, tout en s'inscrivant dans une géométrie orthogonale à faces planes, qui est la condition d'existence de l'architecture. Chacun des éléments est issu d'un modèle mathématique ouvert à la variation. Le pavillon construit n'est donc qu'un cas particulier dans une série illimitée entièrement produite par des machines à commandes numériques.

Les éléments de ce Pavillon sont au nombre de quatre, conformément à l'articulation de la pensée de Gottfried Semper dans "Die Vier Elemente der Baukunst".

Le soubassement ou le socle qui, pour Semper, doit isoler l'édifice de la terre humide et le protéger des inondations est lui-même devenu fluide de par ses ondulations, son contour et sa texture. Nous prenons donc parti du fait que nous ne trouvons pas de fondement solide, ce qui ne nous empêche pas de construire. Tous ses aspects ont fait l'objet de plusieurs strates de conception mathématique, laquelle n'était pas étrangère à Semper qui rédigea un essai sur le profil des projectiles lancés par les frondes.

Les murs en eux-mêmes sont réduits à des écrans aux motifs entrelacés. Ils ne portent rien, ils servent uniquement à enclore l'espace, à l'habiller. Les entrelacs ont été générés par des algorithmes de modulation, - brin dessus, brin dessous -, qui constituent la procédure même du textile. Précisons, en effet, que le textile sempérien, dont seraient issus les motifs fondamentaux de l'architecture, n'est en rien réductible au tissu, mais désigne bien plutôt une procédure transversale qui trouve l'occasion de se différencier sur les matériaux les plus divers : bois, céramique, métal, etc. En même temps, l'entrelacs est un motif de base du tatouage que nous avons traité de manière libre sur la base d'un graphe quasi-périodique. Grâce au dispositif d'éclairage, l'entrelacs constitue une sorte de tissu interne qui vient projeter ses motifs sur l'enveloppe de la salle où le pavillon est installé.

Le toit est auto-portant, il est le couronnement architectonique du pavillon, ce qui ne l'empêche pas de provenir de modèles mis au point dans le domaine du mobilier. Le meuble est premier sur l'immeuble. Ce sont en particulier les modèles qu'Objectile a utilisés pour générer sa série de tables "nymphéa". Evidemment, le passage à l'échelle du bâtiment ne va pas sans conséquences sur la technique de fabrication des neufs panneaux qui sont assemblés pour former le toit. Ces panneaux forment en eux-mêmes une série d'éléments variables dont le processus de fabrication doit être organisé comme tel.

Le toit fait l'objet de deux percements qui prennent la valeur de cet élément sempérien fondamental qu'est le foyer, lequel confére à l'espace une topologie torique. Objectile reprend cet élément en se plaçant dans une optique à foyers multiples, résolument excentrés.

   
       
       
       
       
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Ressources
       
 
 
Biographie
       
     
Objectile

Patrick Beaucé (1960)
Artiste-designer DNS Expression Plastique, sous la direction de Claude Viallat.

Bernard Cache (1958)
Architecte, diplômé de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne ; diplômé de l'Institut de Philosophie, sous la direction de Gilles Deleuze, et diplômé l'Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales.
Directeur d'études au BIPE, expert en télécommunication de l'image et télévision numérique.
1997 - Médaille d'or de l'innovation, Bâtimat.
Enseignement
1999 / 1998 - Patrick Beaucé enseigne à l'Ecole des Beaux-Arts de Valenciennes.
Bernard Cache a enseigné les sciences humaines à l'ESSEC et l'économie de l'information à l'Institut Français de la Presse et enseigne actuellement à l'Université de Toronto.

Principaux projets et réalisations :
1997 - Pallas House avec DECOi, Kuala lumpur ; Extension de l'Aéroport de Schipol - Consultant avec Ove Arup.
Production - Réalisation de sculptures calculées par ordinateur et fabriquées par des machines à commandes numériques, de séries de panneaux décoratifs en bois (panneaux acoustiques, cloisons, faux-plafonds, portes, claustras), et tables (bureau, bistro, etc.).
Design industriel et composants bâtiment - Série de guichets pour les gares SNCF de Paris, Bld Henri Martin, Enghien, Pierrefittes, Villeneuve St Georges.

Expositions récentes :
1998 - FRAC Centre, Orléans (juin - septembre).
1997 - VPR One (automne) ; "Trans-Architecture 02" IFA (été) - Columbia - NY (automne) ; "Computers images" Imagina, Paris.
   
           
 
Bibliographie
       
     
Principales publications de Bernard Cache
1998 - Objectile, Editions HYX / FRAC Centre.
1997 - "Terre meuble" Editions HYX.
1995 - "Earth Moves" Editions MIT.
Auteur d'articles d'économie politique sur les médias et les télécommunications dans les journaux et revues tels que Libération et Médiapouvoirs.
Bibliographie sélective
1996 - Wiederhall (juin).
1995 - Chimères (Hiver) ; De Architect (printemps) ; Journal of Philosophy and Visual Arts (automne).
1994 - Faces (printemps) ; ANY (mars-avril), Wiederhall (juin).