OOSTERHUIS ASSOCIATES

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(NL)

Kas Oosterhuis (*1951)

 

 

 
Présentation
       
 
     
Radicale, la position d'Oosterhuis voit dans la "masse artificielle" que nous avons créée une "extension de la nature écologique". Ce constat permet une conception de l'architecture qui n'a pas à faire le choix entre le "naturel" et l'"artificiel", elle est un composant qui participe d'un système global. Le processus d'Oosterhuis est à l'image du processus génétique, l'évolution du dessin est mené par des gènes qui lui permettent d'élaborer ses codes d'informations. Le Pavillon de l'Eau Salée exclut toute approche géométrique simple considérée comme un choix arbitraire par Oosterhuis. Le projet est conçu comme un "organisme unicellulaire" dans lequel l'individu est porteur d'information. Associé au projet du Pavillon de l'Eau Douce de Nox, le Pavillon de l'Eau Salée est un continuum organique. Cette singularité et cette autonomie revendiquée des bâtiments même, avec un dernier pavillon dévolu à l'internet, à une architecture réactive et cognitive qui se déforme en simultané, qui réagit aux sollicitations comme un système expert, architecture authentiquement interactive puisque multipliant les fonctions en une flexibilité ouverte.
   
       
       
       
     
         
 
       
 
Exposition
       
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OOSTERHUIS ASSOCIATES
   
           
     

Physiquement, nous sommes situés sous un "dénominateur commun", avec les quarks, les planètes, les idées, le langage, les programmes, le rayonnement et la lumière pour numérateurs. Nous faisons partie d'un vaste flux d'informations. Nous sommes nous-mêmes des informations, et nous baignons dans une abondance de données. La vie pourrait se définir par le pouvoir de diriger le flux d'informations. La notion même de vie semble à l'exact opposé de l'entropie. Elaborer un projet de construction – l'architecture – revient à positionner un aimant dans l'avenir. Toutes les informations se dirigeront vers cet aimant à partir de cet instant. Ce courant d'information particulier est, de cette manière, stimulé et vectorisé. (…) Le sujet dont nous débattons ici ayant de considérables implications, bien au-delà de l'architecture, je suggère pour l'instant de me contenter de l'idée que les gens sont des corps intermédiaires – parmi tant d'autres – qui absorbent des données provenant d'un courant surchargé de vie (informations) et les rejettent sous une forme modifiée. Quand nous filmons par exemple une maison et accélérons le film mille fois (effet Koyaanisqatsi), la maison agit comme un corps vivant. Elle absorbe toutes sortes de matière, y compris un flux liquide d'humains, en une pulsation alternative. (…) L'équilibre écologique inclut les gens qui entrent et sortent, ainsi que les données importées et exportées, l'information arrivant vers elle (l'alimentant), la traversant (digestion), puis s'en éloignant (excrétion). En fin de compte, peu importe que nous appelions cela évolution, proto-évolution, co-évolution ou exo-évolution. Le plus important est notre façon de faire fonctionner les choses, la manière dont nous nous engagerons dans l'élaboration de complexités de signification plus grandes et dans l'instauration d'un échange d'informations accru entre le corps humain et le corps de la construction.
Nous dessinons notre façon de regarder l'univers, nous dessinons notre façon de nous déplacer sur de grandes distances et nous dessinons notre façon de transporter des données. Chacun de ce dessins, contribuant au développement de nouveaux outils et extensions, mettent en valeur l'information. Ces objets et réseaux dessinés contiennent des quantités exponentielles de données. En quoi cela affecte-t-il notre propre travail ? De quelle manière contribuons-nous à l'amélioration globale du contenu de l'information ? Une des premières questions à élucider serait bien : notre architecture complexe (Saltwaterpavilion) a-t-elle, sur l'évolution des nouvelles formes de vie, un impact plus grand que l'architecture traditionnelle ? Autrement dit, l'acte même de construction est-il responsable de l'amélioration du contenu de l'information, ou est-ce la complexité du projet de construction proposé qui détermine la valeur de l'indice-information ? (…)
Il est encore théoriquement possible que nous soyons inefficaces dans le traitement d'énormes quantités de données et, par conséquent, que notre contribution soit inférieure à ce que nous pourrions espérer. Toutefois, à mon avis, en comparant notre travail à celui d'autres agences dans la même période, nous avons développé et réalisé une complexité plus grande, tant du point de vue de la volumétrie physique que dans son devenir. Cela doit inévitablement signifier que le contenu d'informations en volume et en durée a progressé.
Kas Oosterhuis

   
       
     
     
     
           
     
Saltwater Pavilion, Neeltze Jans, Hollande, 1997
   
           
     

La forme génétique qui sous-tend le Pavillon de l'Eau Salée est une ellipse octogonale à facettes qui se transforme en un quadrilatère, progressivement, le long d'un chemin incurvé dans les trois dimensions. En suivant ce chemin, le volume est tout d'abord gonflé, puis dégonflé pour s'achever en un nez aux arêtes saillantes. Le corps du bâtiment surplombe, d'une hauteur impressionnante de 12 mètres, la mer intérieure du Oosterschelde. Le pavillon de l'eau salée est également une sculpture, mais modelée selon ses propres lois et règles, selon des raisons que personne ne pourra jamais entièrement saisir. Du fait que cette forme autonome et auto-suffisante est interprétée par un observateur lui-même indépendant, le pavillon de l'eau salée devient soudain et simultanément une centaine de choses différentes : une baleine échouée, un Brancusi tardif, une paramécie, un concombre de mer, un sous-marin, une lemniscate, un bateau à moteur, un têtard (à queue argentée), une goutte solidifiée, une vague, un bombardier furtif.

   
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Trans-Ports 2001 - Rotterdam, Hollande, 1999
   
           
     

Ce projet qui sera réalisé à Rotterdam, est un bâtiment dévolu aux nouvelles technologies il se présente comme un organisme unicellulaire, une pure enveloppe qui ne cesse de se transformer selon l'intensité des flux de communication. L'architecte est ainsi devenue une structure active qui mute en temps réel à travers l'absoption de données fournies par un jeu ("Real Time Evolution Game") sur un site internet. Les visiteurs arpenteront un espace intérieur, en perpétuelle transformation, modulé par des projections de mots. L'espace orthogonal a fait place ici aux ondulations des surfaces qui, à la manière d'un tapis, ne cessent de se plisser pour abolir toute séparation entre le sols et les murs, le plafond et les ouvertures.

   
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Garbage Transferation Elhorst/Vloedbelt, Zenderen, Hollande, 1995
   
           
     

En général, les différentes fonctions composant ce type de programme (hall, bureaux, station d'épuration) sont éparpillées sur le site. Mais ici, tous les composants ont été assemblés pour former un grand corps de bâtiment, constitué d'une "tête", d'un "tronc" et d'une "queue". La tête, "intelligente", abrite le bureau du contre-maître, les ordinateurs, le réseau et les cerveaux. Le véritable traitement des ordures a lieu dans le tronc, vaste espace couvert où elles sont digérées. Enfin, l'unité de filtrage est installée dans la queue du bâtiment. Les coupes successives sur ce corps montrent comment s'ajuste avec souplesse le volume et la nature des fonctions : le corps atteint son volume le plus imposant au centre du tronc, puis il se rétrécit vers la tête pour devenir compact et élancé. Le dessin du conteneur s'inspire des déplacements dans les corps biologiques, sous forme de transitions fluides entre les différentes parties. Les corps industrialisés, tels que les voitures et les navires, présentent cette même qualité.

   
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Ressources
       
 
 
Liens internet
       
         
           
 
Biographie
       
     
OOSTERHUISASSOCIATES.
Kas Oosterhuis (1951)
1970 / 79 - Etudie l'architecture à la Technical University de Delft.
1987 / 88 - Réside au Studio Theo Van Doesburg, Meudon, France.

1989 - Fonde Kas Oosterhuis Architekten, Rotterdam, Hollande.
1994 - Crée avec Ilona Lénard et Menno Rubbens la Fondation Attila.
1997 - Fonde Oosterhuisassociates, Rotterdam, Hollande ; "Gold Award for Innovative Recreational Projects / Saltwaterpavilion".
1998 - "Zeeuwse Architecture Prize / Saltwaterpavilion"

Principaux projets et réalisations :
1998 - "Villa urbaine" Rotterdam (réal.) ; "56 Maisons" Utrecht (réal.) ; "64 ponts" (projet) ; "Cockpit dans une barrière acoustique" (projet) ; "Intelligent Sculpture paraSCAPE" avec Ilona Lénard (réal.).
1997 - "Saltwaterpavilion" Neeltje, Zeland (réal.) ; "Music sculpture" avec Ilona Lénard, Oldemark (réal.) ; Urban Planning Study, Zoetermeer (projet) ; "Saltwater LIVE immersive virtual reality" Waterpavilion, Neeltje (réal.).
1996 - "Attractor Game" (planning) Reitdiep, Groningen (projet) ; "Town hall" Kampen (2eme prix).
1995 - "Garbage transfer station" Elhorst / Vloedbelt, Zenderen (réal.) ; 55 Maisons, Zonland, Groningen.
1994 - "34 Maisons dont 8 maisons à patio" De Hunze, Groningen.
1993 - "Wintergarten housing" Kattenbroek Amersfoort.
1992 - "City fruitful" avec 4E, Dordrecht (projet) ; "Drive-in patio housing" La Haye (réal.)

Expositions récentes :
1998 - "Polynuclear landscape" avec Ilona Lénard, Almere.
1997 - "ParaSITE" avec Attila - Tour Européen - Rotterdam, Helsinski, Graz...
1994 - "Sculpture City Exhibition" avec Attila, Galerie Ram, Rotterdam.
1993 - "L,v" avec Ilona Lénard, Arnhem.
Conférences récentes
1998 - Getty Research Centre, Los Angeles, "Realtime behaviour of synthetic bodies".
1997 - Architectural Association, Londres, "Parametric behaviour" ; Geelong, Australie, Morphe conference, "Building Bodies" ; Design Institute, "Building Bodies in Time" ; Académie d'Architecture, Rotterdam, "Attractor Game".