DAGMAR RICHTER

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Exposition
Ressources

(D)

(*1955)

 

 

 
Présentation
       
 
     
C'est l'idée commune du territoire comme extension, comme domaine libre pour l'inscription de l'architecture, pour l'organisation urbaine que reconsidèrent lesrecherches de Dagmar Richter. à l'espace, elle substitue, comme préalable à la qualification d'un domaine, la mémoire des événements qui l'ont constitué. Cette archéologie immédiate constitue le matériau premier du projet en une compréhension renouvelée de l'approche urbaine. Outre toute assimilation post-moderne, ce rapport à l'histoire est immédiatement matériel, tectonique et recompose le sol en couches symboliques sédimentaires que l'architecte utilise comme une ressource formelle. Avec The Vessel, son projet pour le concours du Los Angeles Gateway, elle explorait les traces de l'histoire du site et reconstituait au-dessus de l'autoroute un mur transparent qui, la nuit, devenait écran d'information. Ce jeu sur la trace et sa restitution, sur l'idée que l'information qualifie l'espace se retrouve aussi dans Berlin III qui traque cet ordre de qualification qui permet de recomposer, de redéfinir la ville. Tous ses projets architecturaux sont traversés par cette loi de constitution d'un nouveau matériau sémantique qui renverse les procédures du projet.
   
       
       
       
     
         
 
       
 
Exposition
     
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Dagmar Richter
 
         
     

Concevoir l'architecture, c'est transformer une structure spatiale donnée. Dans le champ fluide des mutations, l'urbaniste et le concepteur sont les lecteurs actifs de ce texte spatial présenté dans différentes formes de représentation, schémas, documents photographiques, supports filmiques, aussi bien que dans l'expérience personnelle, à son tour, automatiquement transformée dans l'appropriation d'une lecture. De même, les urbanistes et les architectes élaborent eux-mêmes des structures à venir et tentent de prévoir l'orientation que prendront ces réalités spatialement fluides. Les données réunies sont soumises à différents lecteurs sous diverses formes de représentations. Ces lecteurs ne sont pas considérés comme des individus passifs consommant un texte inaltéré. Chaque lecture altère le texte. Les multiples représentations que trouvent les architectes et les urbanistes sont stigmatisées par des processus de lecture active. L'homme politique, l'utilisateur potentiel, les confrères architectes ou urbanistes, pour n'en citer que quelques-uns, laisseront de nombreuses marques qui, par conséquent, se retrouveront dans les représentations résultantes. L'architecte et l'urbaniste sont les collecteurs de ces traces, qu'elles soient historiques, découvertes sur des cartes, ou qu'elles apparaissent sur des représentations contemporaines, photographies, dessins, textes ou paroles ; des images et des mots qui semblent a priori sans rapport. L'architecte-urbaniste combine, traduit et transforme ce matériau donné. Au cours de processus ultérieurs de lecture, ceux-ci sont consommés et transformés par de nouveaux lecteurs qui peuvent mettre en œuvre et transposer les représentations fournies vers une autre réalité spatiale et politique.
Le texte produit n'est jamais objectif, jamais pur et jamais original au sens classique. C'est un texte prêt à être interprété par de nouveaux protagonistes. De même, l'urbaniste et l'architecte collectent tous deux des éléments jugés appropriés, et produisent une représentation modifiée, prête au débat, à la transposition et à l'appropriation. (...) Tout acte de lecture est simultanément un acte d'appropriation, et la sélection des matériaux de lecture est cruciale pour obtenir une représentation spatiale pertinente. L'art de l'architecture se définit alors comme une stratégie d'appropriation, de tricherie et de rhétorique de l'usage. C'est un art de la copie, de l'appropriation et de la recombinaison. Un espace advient quand vecteurs directionnels, dimensions de vitesse et variables temporelles s'entrelacent. Cet espace peut influencer l'action, mais jamais la définir. L'architecte, en stratège, tentera toujours de créer quelque chose qui lui soit propre et qui fonctionne de façon normative ; l'utilisateur transformera toujours cette création par une tactique d'utilisation et d'appropriation.
(...) Au lieu d'adopter l'idée classique selon laquelle l'acte de conception et d'assignation se définit par un processus d'invention, on doit se considérer soi-même comme un spécialiste de l'"édition", instaurant un choix critique par un processus de traduction des matériaux déjà rassemblés. Comme de nombreux propos n'ont pas été lus au cours de l'histoire parce qu'on les estimait inconvenants, inappropriés ou indésirables, il est aujourd'hui nécessaire d'exercer une critique minutieuse afin de sélectionner les représentations pertinentes pour le processus de lecture. Notre intérêt se concentre donc sur la lecture de la ville, du paysage et des périphéries contemporains.

 
     
   
   
   
           
     
Shangai Housing 2000 - Shangai, Japon - Concours 1997
   
           
     

Dagmar Richter a fondé son projet sur la tradition et le dessin du jardin chinois. Tout d'abord, elle l'a interprété comme un réseau complexe de sentiers sophistiqués desservant une série d'espaces publics. Ainsi, les trajectoires publiques du projet ont été étudiées avec soin afin d'offrir des vues, des scénarios distincts à travers des espaces souvent condensés. L'eau et les montagnes, deux éléments prédominants des jardins chinois, ont aidé Dagmar Richter à créer une alternative aux techniques occidentales courantes bien établies en matière de conception de logements. Au lieu de copier directement le vocabulaire formel des constructions de petite ou de grande hauteur propre à l'Occident, elle a eu recours à la tradition ancienne de la colline artificielle afin de réaliser des volumes habités denses et, dans certains cas, relativement élevés. En s'appuyant sur la représentation des hautes montagnes sacrées entourant Shanghai, elle a réparti sur le site l'habitat nécessairement très dense, requis par le programme. Elle s'est également servi de l'eau pour créer des vides et des distances, des miroirs contemplatifs qui divisent sans séparer.

   
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Flexible Zoning - New York U.S.A.- 1998

   
           
     

Cette zone du Lower Manhattan, située entre les jetées n° 16 et 18, a été choisie par le studio Richter pour des recherches expérimentales concernant les nouveaux usages des équipements informatiques et leurs applications possibles aux manipulations spatiales. Ce site, autour de l'East River, a servi à collecter des données spatiales et statistiques qui ont ensuite été traduites intégralement sous la forme d'une carte mentale animée, en 3D. La dynamique inhérente et imprévisible de la ville, en tant que vaste organisme, influencé par des événements internes et externes, est la force qui anime la maquette. Ce nouvel effort de zoning, en 3 dimensions, autorise la création d'un rapport programmatique plus complexe dans cette partie de la ville, tout en créant la possibilité d'étendre les espaces publics au travers des volumes des bâtiments. Par exemple, un parc suspendu, se poursuivant de toit en toit, ou bien des situations "floues" sur les bords du fleuve, peuvent ainsi être électroniquement négociés.

   
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Ressources
       
 
 
Biographie
       
     
Dagmar Richter (1955)
1976 - Vordiplom, University de Stuttgart, Allemagne.
1982 - Master d'Architecture, Royal Art Academy School of Architecture,
Copenhague, Danemark.
1984 / 1986 - Post-diplôme, Städelschule, Francfort.

1982 / 1986 - Studio à Copenhague, Danemark.
1986 / 1989 - Studio à Cambridge, Massachussets, USA.
1987 / Fonde "Dagmar Richter Studio" à Los Angeles et Berlin.

Enseignement :
1999 - Kunsthochschule Berlin, Weissensee ;
UCLA, Departement of Architecture and Urban Design.
1997 - Columbia University, New-York.
1992 - SCI-Arc, Los Angeles.
1991 - University of Illinois, Chicago.

Principaux projets et réalisations :
1998 - "Research Project on Flexible Zoning" New York (projet).
1998 / 1997 - "Maison individuelle" Santa-Monica, USA (réal.)
1997 - "Shangaï Housing 2000" (concours).
1994 - "Shinkenchiku Membrane" (concours - 1er Prix).
1993 - "Royal Library" Copenhague (concours - 2eme Prix).
1991 - "Temporary Playhouse" Pacific Palissades.
1990 / 1989 - "Re-Reading Century City" (projet).
1988 - "International West Coast Gateway" avec Shayne O'Neil (concours - 3eme Prix).
1987 - "Shinkenchiku Central Glass" avec Ulrich Hinrichsmeyer (concours - 2eme Prix) ; "The intelligent Market" avec Ulrich Hinrichsmeyer (2eme Prix).

Expositions récentes :
1997 - New-York et Los Angeles, Exposition collective, Henry Urbach.
1995 - Technical University, Berlin, Allemagne.
1992 - Berlin, Galerie Aedes ; New-York, Storefront ; Oslo, ROM.
   
           
 
Bibliographie
       
     
Principales publications de Dagmar Richter
1997 - "Beyond Euclidean Geometry" in : Newsline (printemps) Columbia University.
1996 - "Spazieren in Berlin" Assemblage (vol.29), MIT Press ; " Gedanken um den Design Process" / "Internationaler Ideenwettbewerb Berlin, Spreebogen" / "Neue Koenigliche Bibliothek Kopenhagen" / "Membranen und Energien" - 4 chapitres - in : "International Forum Prague : Architecture and Responsability" Edit. Joerg Kirchbaum et Anna Meseure, Trad. Arcum Verlag.
1994 - Shinkenchiku (vol.11) Tokyo ; Oz (vol.16) ; Zodiac (vol.11) Italie.
1993 - "A Child Guest House" in : Architecture d'Aujourd'hui (n°290).
1992 - "Dagmar Richter, The Art of Copy : Rereading the City" in : Storefront (déc.) ; "The century City" in : Architectural Design : Theory and Experimentation : Architectural Ideas for today and tomorow, Londres ; "The Art of Copy" in : Journal of Philosophy and the Visuals Arts (fév.) Londres.
1991 - "Reading Los Angeles : A Primitive Rebel's Account" in : Assemblage (vol.14), MIT Press Cambridge.
1990 - "Dagmar Richter and Ulrich Hinrichsmeyer" A+U (n°233)