MICHELE SAEE

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(USA)

(*1956)

 

 

 
Présentation
       
 
     
Depuis 1985, établi à Los Angeles, après s'être formé à l'agence de Morphosis, Michele Saee a, entre autres, réalisé des aménagements de restaurants et de magasins ("Ecru Marina Clothing Store", "Marina del Rey", 1990), ainsi que construit des maisons individuelles ("Meivsahna House", 1990; "Saee House", 1991); "Golzari Guest House" (1996). L'architecture de Michele Saee, toujours instable et presque en état d'inachèvement, se donne comme un assemblage de formes sculpturales flottantes, de matériaux en interaction avec la lumière, toujours en connexion avec le monde extérieur. L'architecture s'effeuille en enveloppes successives qui se détachent en surfaces ondulatoires telles les pièces d'un vêtement qui recouvrent un corps composite et mouvant.
   
       
       
       
     
         
 
       
 
Exposition
       
  michele saee archilab        
           
     
MICHELE SAEE : L'architecture en instance
   
           
     

"Instances d'espace", instance de l'espace, c'est tout d'abord une question d'identité que pose Michele Saee en cherchant à définir une architecture qui se refuse à être l'application d'un ordre, d'un modèle. Instances, chaque construction est un cas, elle est circonstanciée, elle organise une nouvelle singularité, une unité qui prends corps, selon des connexions sans cesse renouvelées. Le monde n'est plus un système clos, maîtrisable dans son extension, l'oeuvre de l'architecte doit alors entrer dans une crise d'identité, ni objet, ni principe d'organisation. L'architectonique retrouve ses droits, l'architecte ordonnant des liens, des interactions, l'unité de chaque projet n'apparaissant qu'en dernier resssort. Toute l'architecture de Michele Saee induit une crise des identités constituées, que ce soit celle de la forme, de la notion de plan, de surface, d'habiter, mais aussi de l'identité close du projet, des méthodes de constructions, de l'ingénierie. L'architecture ne peut plus se tenir à un système fermé. La détermination unilatérale du site, du programme, de l'objet architectural, élaborent une architecture de la séparation, de l'exclusion. C'est l'espace du modernisme, l'espace des tables rases disponible pour une fondation unilatérale qui semble directement mis à mal, sans pour cela réaffirmer une vision historique, celle d'un postmodernisme avéré ou celle prônant la réévaluation d'une culture populaire. L'architecture de Michele Saee a aussi une forte dimension temporelle, elle répond à une tradition californienne de l'urgence, de l'abri, culture de l'assemblage, de l'installation, architecture factuelle, de l'"instant", portée par la nécessite du temps. L'instance s'oppose à toutes les métaphores de la fondation , elle est une sollicitation permanente, un procès ouvert. Elle pose une question d'origine sur la géométrie, sur les déterminations permanentes du plan, de la boîte, contraintes des séparations, de la distribution, sur le retour vers d'hypothétiques modèles historiques, classiques ou vernaculaires, sur une logique du projet qui voudrait distinguer le langage de l'architecte et celui de l'ingénieur, séparer le monde de la technique et celui du projet. Michele Saee instruit une véritable architecture de l'urgence , une architecture sans délai qui n'élabore plus de distinction entre la conception et la construction, une architecture ou l'instanciation à une fonction générique, capacité à mobiliser les dimensions, symboliques, pratiques, sociales ou techniques, d'un projet pour l'ériger en un événement toujours exemplaire, édification d'un prototype original qui réinvente ses moyens, sa syntaxe.
Pour Saee, construire reste un process ouvert, c'est définir un gabarit, un possible, un motif qui devra se recomposer pour chaque projet. Les éléments qui s'assemblent constituent une disposition unique ou l'espace est en instance, est "instancié". Pour le dire comme Michele Saee: "the building is the template."

   
       
     
     
     
           
     

TURKU LIBRARY,Turku, Finland, 1998

   
           
     

La nature d´une bibliothèque est de collecter les récits d´une civilisation. Si bien que le bâtiment doit s´accommoder des contraintes programmatiques présentes aussi bien que des contraintes à venir et les structurer. Le mouvement dynamique d´une série de plateaux infléchis crée le potentiel pour des éléments programmatiques spécifiques par la manière dont ces plateaux s´élèvent du sol, prennent forme et position en fonction d´un élément qui fait office de pont. Recourant au savoir-faire à l´æuvre dans la ville, ce pont est une rampe hélicoïdale dont les spirales ascensionnelles trament ensemble le paysage horizontal de Turku, l´espace du nouvel atrium en dessous, et les éléments programmatiques suspendus de la bibliothèque. Une tactique de transparences, combinée à un vocabulaire de volumes en hauteurs, inclinés et mouvants, tisse un filigrane de formes qui abrite et enclôt l´atrium. Il fonctionne comme noyau, matrice, comme point d´accès principal à la bibliothèque et événement contigu au paysage de la ville.

   
       
       
       
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LT. PETROSINO PARK, New York, U.S.A., Concours 1996
   
           
     

Confiné dans un quartier dense de New York, le Parc Petrosino est une " tranche " de nature que la ville a capturée et maintient littéralement étreinte. Une situation générée par les règles de planification. Dans la proposition de Saee, il n´y a pas de chemins définis, seulement des ossatures en acier enrobées de bitume, on invente son chemin déambulant parmi les structures ci et là, comme le chemin le plus court génère un sillage par sa reconnaissance et sa réutilisation. Sans dicter où s´asseoir, où marcher, le Parc devient un lieu différent pour ceux qui l´empruntent en ne produisant pas d´emblée d´éléments qui construiraient sa fonctionnalité - c´est son impartialité - mais, dans le même temps, il impose et exige de changer sa perception de la ville. Le parc Petrosino explore la combinaison d´une forme naturelle et d´une logique urbaine - c´est un nouveau tracé dans la ville.

   
       
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GOLZARI HOUSE, Instances of Space, Westlake, U.S.A., 1996
   
           
     

La maison Golzari n´a pas cherché ailleurs qu´en elle-même son principe d´ordonnance. L´argument était que l´on pouvait découvrir le principe d´un système en observant les éléments mêmes qui le constituent et non les éléments alentour que l´on aurait séparé et classé. Cette approche était, en un sens, une réponse au contexte et aux contraintes - le site est une petite parcelle en forme de triangle, entre deux routes, à flanc de colline - Elle était guidée par une façon nouvelle de regarder le site, non comme une forme statique sur laquelle on travaillerait, mais comme une collection d´éléments évoluants, comme des organismes vivants, chacun se développant à sa propre allure. La maison a été amenée sur l´avant de la parcelle afin de créer une arrière-cour sécurisante et confortable. La maison a descendu la pente, faisant face à la colline qu´elle préfère ne pas altérer, et s´adosse à la rue afin d´éliminer l´avant-cour tampon qui est la façade caractéristique en Californie du Sud. Là, soucieux d´offrir un endroit en harmonie avec l´intérieur et l´extérieur, les limites en ont été estompées. Il n´y a pas de hiérarchie spatiale, ni de faces distinctes. (...) L´objectif était d´offrir un espace pour des usages multiples, soumis au bon vouloir de l´utilisateur.

   
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ARTIST STUDIO,
   
           
     

Une recherche morphologique préalable peut ne pas mener seulement à l´unité formelle d´un édifice mais aussi à un rapport sans faille à l´ingénierie et à une compréhension positiviste de l´acte de construire. Cet édifice s´élabore d´abord comme une boîte, un container, ou un plan, avant que cela n´évolue avec le site et génère le programme auquel il se propose de répondre : une résidence et un atelier pour le sculpteur David Lindberg. Sans accepter le sens simple que cela peut évoquer afin d´examiner les significations complexes et stratifiées que ce travail peut transmettre consciemment ou inconsciemment. Ce qui fait que l´exfoliation de ces strates, qui avaient séparé les différentes surfaces, les volumes et les fonctions, participe continument de l´expérience. Comme si l´espace même se laissait voir d´une façon différente dans la recherche permanente d´une signification nouvelle. La lecture conventionnelle de l´espace devra être remise en question comme l´a été le travail qui s´élabore à l´intérieur ou à l´extérieur de l´atelier, se faisant et se refaisant.

   
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