STUDIO 8 ARCHITECTS

  Présentation
Exposition
Ressources

(GB)

CJ Lim (*1964)

 

 

 
Présentation
       
 
     
Professeur à la Bartlett School à Londres, CJ Lim fonde en 1994 Studio 8 architects. Lauréat du concours pour l'UCL Cultural Centre à Londres (1995), CJ Lim conçoit la même année la Guest House, à partir d'un paysage artificiel animé, qui ne cesse de se transformer au gré des variations climatiques et des activités de ses habitants. CJ Lim efface les frontières entre l'architectonique et son environnement à travers une architecture cinématique, dont les volumes interactifs s'ouvrent aux fluctuations les plus diverses. Cette architecture n'a plus d'intériorité au sens habituel du terme, elle s'est "externalisée" dans l'adaptabilité permanente de ses constituants aux occupants et à leur environnement.
   
       
       
       
     
         
 
       
 
Exposition
       
  studio 8  archilab        
           
     
Beyond Elegance
   
           
     

La convention nous affirme que les dessins d'architecture ne sont que le moyen d'atteindre une fin, un véhicule destiné à transmettre une information - ils ne jouent pas le même rôle et n'ont pas la même valeur dans les Beaux-Arts. Cj a fait partie d'une génération d'étudiants de l'Architectural Association qui exigeait une réévaluation de cette situation. Le débat pourrait se clore, pour ceux qui considèrent le dessin comme une force incontestée, et rester ouvert, pour ceux qui saluent son pouvoir de proposition et de spéculation. Je pense que Cj soutiendrait que ses dessins sont un véhicule, en ce qu'il peut voir dans sa tête leur réalisation physique ; mais avant tout, ils se présentent comme une fantastique et virtuose performance de traits et de couleurs, délibérément et obstinément abstraite, brillamment composée, un réseau de formes qui conjure un monde complexe. Certains d'entre eux pourrait se réaliser, d'autres demeureront à l'état d'énigme. La culture de Cj doit sûrement influer sur ce que nous voyons, couche après couche; un curieux paradoxe entre un pédant sens pratique associé à une imagination obstinée et une indifférence souvent naïve envers les limites de la technologie moderne.(...)
Les premières influences des débats architecturaux de l'AA dans les années 80 renvoie peut-être à une période que d'aucun considérerait comme féconde ; la critique architecturale était acérée et engagée ; les dessins en étaient toujours le catalyseur ; ils défiaient la compréhension conventionnelle de l'architecture comme produit, et bravaient les canaux étroits par où s'écoulaient les idées architecturales.(...) C'est dans ce climat que Cj a développé ses propres juxtapositions spatiales et fonctionnelles idiosyncratiques. Ses premiers dessins d'étudiant ne participaient pas à cette angoisse critique, ils relevaient davantage d'une intrigue illustrée par ce qui était alors des mariages fonctionnels apparemment indignes.(...)
Son travail n'est pas technique en soi, on n'y trouve aucune fascination pour les systèmes élégants et intelligents, jugés peut-être trop effacés pour son propos. Le monde architectural qu'il crée est un monde où l'art de la mise en scène est flamboyant et le façonnement raffiné ; l'architecture en tant qu'activité cérébrale ou véhicule d'une science artialisée est laissée aux autres. Chez Cj, les références sont plus proches de Goldsworthy, Moholy Nagy et Marey que de la NASA.(...)
La manipulation spatiale peut, bien sûr, être saisie à différents niveaux de sophistication, mais c'est à des qualités plus éphémères que Cj fait référence, qualités qui exigeront nécessairement l'intrusion d'une "dose" de science pour atteindre l'objectif. Les premiers travaux de Dan Flavin, les œuvres ultérieures de Gary Hill, les installations mécaniques de Rebecca Horn, sont des chefs-d'œuvre de manipulation spatiale et de théâtre, usant avec plus de génie des circuits informatiques que du ciseau ou du pinceau. L'architecture de Cj aspire aux qualités de ces œuvres. L'architecture, comme forme d'art habité, renverrait, dans ces conditions, à une science habitée.(...)

Christine Hawley
Extract from CJ Lim's book "441/10......We' ll reconfigure the space vhen you're ready", 1996

   
       
     
     
     
           
     
UCL Cultural Center - Londres, Angleterre, Concours 1996 (1er prix)
   
           
     

Le musée de l'University College de Londres est un vide habitable à l'intérieur du contexte urbain de Bloombury. Cet "espace positif" a été retourné, fracturé et sculpté en une cour intérieure abritant tous les espaces d'exposition. Le musée est clos par quatre "murs cinétiques," qui constituent le périmètre du site : le "mur de projection" sur lequel la lumière est projetée à travers le bâtiment sur le mur latéral, signalant les collections à chaque étage ; le "mur d'affichage temporaire" où la collection d'art contemporain est exposée du haut en bas du bâtiment ; le "mur interactif," qui constitue la façade publique du bâtiment, sur Gordon Street. Un "laminé" de verres à cristaux liquides contrôle électroniquement la transparence de cette façade, soumise ainsi à un état constamment changeant. Sur le "mur d'ombre," le jour ou la nuit, la lumière façonne une image animée du bâtiment.

   
  studio 8 image    
       
  studio 8 image    
       
  studio 8 image    
       
           
     
City Threshold - Londres, Angleterre, Concours 1994 (3eme prix)
   
           
     

Ce projet pose les questions du contact visuel. Plutôt que frontière tangible, Il révèle le seuil comme un environnement riche de différents degrés de transparence et de projection. Des panneaux de grillage en forme d'ailes, approximativement disposés, masquent les visages sous tous les angles, esquissent des routes distinctes, procurent des niveaux d'intimité variés. Les lumières serties dans la chaussée et le trottoir projettent de temps en temps la silhouette d'une figure toujours méconnaissable sur la façade des bâtiments adjacents. Au fur et à mesure que les panneaux se déploient dans Wardour Street et Old Compton Street, l'architecture insérée devient de plus en plus présente, jusqu'à former une série de passerelles, de passages et de terrasses de cafés surélevés. Chaque élément se singularise par un éclairage spécifique. L'étroite passerelle impose une approche individuelle de la "révélation". A l'arrière-plan, des panneaux simples servent de fond à la performance achevée quand se réalise l'intégration sélective à travers le "seuil".

   
  studio 8 image    
       
  studio 8 image    
       
       
           
     
The Guest House, The Landscape + Environmental Register,
Japon, 1995
   
           
     

Cette maison ne peut exister que dans une topographie artificielle et animée. Sa forme est en rapport direct avec son "hôte," l'environnement fluctuant qui l'accueille. Un repositionnement des éléments répond cinétiquement à toute circonstance incidente. Les formes de la maison dépendent autant du programme interne, émanant des occupants, que de l'environnement externe. Les éléments architectoniques présentent de nombreuses permutations d'assemblage ; ils sont configurés aléatoirement par des séquences infinies de circonstances. Seul est tangible ce dialogue fluctuant entre hôte et invité, constamment corrompu par la présence des occupants. La limite entre la Guest house et son "hôte" ne peut se définir clairement : le paysage, fracturé et dynamique, empiète sur la maison, brouillant ainsi la frontière entre les deux. Une porte peut devenir un sol, un baldaquin peut devenir un lit, puis un mur : L'architecture traditionnelle de la maison, soumise à un dialogue extrêmement interactif, devient ici adaptative et réceptive.

   
  studio 8 image    
       
  studio 8 image    
       
  studio 8 image    
       
  studio 8 image    
       
           
     
Ephemeral Field, 1998
   
           
     

Cet assemblage rend compte du système intriqué d'interactions entre la vie et notre environnement. L'espace est ici généré par un champ électrique que l'on ne peut ni voir ni toucher ni entendre. Cette membrane intangible peut retenir la chaleur, repousser les particules d'eau et contrôler les niveaux de lumière ou de température internes. Si une charge extérieure est introduite dans ce champ électrique, son équilibre change. Activée par le champ, une nacelle nomade véhicule cette charge ; elle provoque ainsi un enchaînement infini de dialogues spatiaux avec l'environnement. Le champ électrique nous libère des méthodes traditionnelles de production de l'espace, de même qu'il remet en question l'économie sociale des espaces personnalisés et les lois de planification des villes. Nous pouvons imaginer des "distributeurs automatiques d'espace," ces "packs d'espace" pouvant prendre différentes tailles ; tout ce que nous avons à faire, c'est de les brancher sur la prise électrique la plus proche ! La fabrique de l'espace est donc devenue un produit de consommation jetable de la fin du XXe siècle.

   
  studio 8 image    
       
  studio 8 image    
       
           
         
 
       
 
Ressources
       
 
 
Biographie
       
     
CJ LIM (1964)
1982/87 - Diplômé de l'AA School avec Peter Cook et Christine Hawley.
Enseignement :
1999 - University of North London et The Bartlett, University College, Londres.
1997 - Stadelschule, Frankfurt.
1996 - Curtin University, Perth.
1991/1983 - Architecte assistant (Zaha Hadid, Eva Jiricna, Peter Cook et Christine Hawley).

1994 - Fonde STUDIO 8 Architects à Londres.
1997 - Premier récipiendaire du RIBA Award for Academic Contribution in Architectural Education ( idem en 1998)
Principaux projets et réalisations :
1996 - UCL Cultural Centre, Londres (1er prix)
1995 - Triennale d'Architecture Nara / Toto (mention honorable) ; Guesthouse, Japan (conc.).
1994 - 6th Shinkenchiku / Takiron : City Threshold (3ème prix).
1993 - 1989 - Concours sur invitation.
1988 - Housing : A Demonstration Project (1er prix)
1987 - Bridge of the Future, Japon (2ème prix).
Exposition :
1996 - Exposition itinérante - Europe / Australie / USA - "441/10..We'll reconfigure the space when you're ready".
   
           
 
Bibliographie
       
     
Bibliographie sélective de cj LIM :
1998 - Architects Journal n°1, vol. 207 (janv.).
1997 - Special Narrative : cj LIM, monographie 1988 / 1996, JS+W Publishing, Taiwan ; GA Houses n°52 ; Shinkenchiku, Japon (juillet) ; Domus n°796 (sept.) ; Building Design n°1332 et 1333 ; Architects Journal n°21, vol. 206 (déc.).
1996 - cj LIM / Studio 8 Architects Monograph, Ind-E8 Publishing, Londres ; AA Files n°32 ; Building Design (août) ; Architects Journal n°7, vol. 203 ; Werk, Bauen + Wohnen n°6, Suisse ; Artifice n°4 (mai) ; UCL News n°11, vol. 4 ; Architecture + Urbanism Japan, n°308 ; Document 4 Australie (déc.) ; Trien-Nara n°3, Japon.
1995 - Architects Journal n°20 et 21, vol. 202 ; Building Design n°1244 ; Shinkenchiku (mars) ; Artifice n°2 ; Compe+Contest, n°39, Japon.
1993 - Building Design n°1134 / 1135.
1992 - Architects Journal, vol. 196 ; Building Design n°1069.
1991 - New Acropolis Museum, National Gallery, Athènes, Catalogue d'exposition.
1990 - Building Design n° 987, 1003, 1004 et 1013 ; Art Random, Peter Cook : Conversations, Editions Kyoto Shoju International, Japon.
1988 - Building Design n°890 ; Architects Journal, vol. 187.