TAEG NISHIMOTO
+ ALLIED ARCHITECTS

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Exposition
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(USA)

Taeg Nishimoto (*1955)

 

 

 
Présentation
       
 
     
Après des études d'architecture au Japon (Université Waseda, Tokyo) et aux Etats-Unis (Cornell University et columbia University, New York), Nishimoto crée Taeg Nishimoto + Allied Architects en 1989 à New York. Les projets et les installations conçus par Nishimoto créent une tension entre les matériaux, provoquent un conflit entre les formes, disloquent l'espace en multipliant les asymétries. Dans la série des installations RE-f®action, il organise à partir de structures en bois cintré l'exaltation et l'activation d'un espace vide ; le milieu perçu devient alors le champ d'action. L'architecture de Nishimoto est une architecture de la relation, résultat d'une recherche entre le caractère physique et phénoménal du bâtiment et sa dimension temporelle. Caractéristique de cette recherche, le projet de la "Plot House" tisse un ensemble complexe de relations. La structure produit sa propre configuration spatiale et à travers l'utilisation d'images électroniques relayées par des caméras vidéos, il organise la confrontation des différents espaces. Nishimoto retourne l'articulation spatiale de l'espace habité dans l'articulation du temps.
   
       
       
       
     
         
 
       
 
Exposition
       
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Pour moi, l'architecture est un moyen de redéfinir la réalité. Dans le cadre limité de chaque situation, nos préoccupations, tant critiques que créatives, portent toujours sur l'aptitude à proposer un ensemble de conditions qui soit en mesure de redéfinir nos perceptions de la réalité.
Cependant, une telle affirmation recèle un problème fondamental dans la définition même du mot "réalité". De même qu'il est parfois difficile, voire problématique, d'utiliser certains mots tels que "public", "programme" ou "composition", il semble que le complexe mot-définition lié à la question "quoi" n'aboutisse, par une réaction en chaîne, qu'à un autre jeu de définitions.
Le philosophe américain Nelson Goodman évoque, dans son livre "Ways of Worldmaking", le problème de la question "qu'est-ce que l'art ?" (...) Dans les cas critiques, la véritable question n'est pas "Quels objets sont (de façon permanente) des œuvres d'art ?" mais "à quel moment un objet est-il une œuvre d'art ?", ou plus succinctement, "Quand est l'art ?".
J'aimerais transposer cette question et demander "Quand est l'architecture ?". En d'autres termes, "ce qu'on fait exactement ou spécifiquement (dans son bureau d'étude ou assis à sa table de travail) pendant combien de temps" détermine l'objectif opératoire pour le développement de chaque projet. Les conditions ou situations données sont, par définition, particulières à chaque cas, et ces particularités peuvent, en général, s'articuler en trois catégories : espace, matériau et programme. Ce qui me semble intéressant dans cette articulation est l'idée que ces trois conditions, totalement différentes, requièrent des modes opérationnels indépendants.

Plus on devient conscient du sens de chaque situation, plus la réponse stratégique ou intuitive, qui se détermine elle-même comme une opération spécifique par ses critères, deviendra précise. Dans mon travail, ces réponses sont essentiellement données par un dessin de lignes abstraites, pour les éléments spatiaux, et par l'écriture d'un texte descriptif, pour les éléments programmatiques. L'exercice de la matérialité est une sorte de médiateur entre les deux, s'efforçant de trouver une correspondance appropriée avec la physicalité du lieu. Ces modes opérationnels ne semblent être ni interchangeables ni, nécessairement, imbriqués. L'essentiel dans ce processus est la clarté de chaque mode opérationnel. Par ailleurs, pour moi, la forme est rarement la préoccupation initiale ou finale. Si la forme reste le plus sûr moyen pour nous de comprendre et d'associer l'architecture à la réalité, la véritable difficulté que nous éprouvons à définir la réalité tient peut-être à notre défiance à l'égard de la forme en tant qu'incarnation d'idées.
Dans le même temps, la tentative de redéfinition de la réalité n'inclut pas la définition de ce qu'est cette réalité redéfinie. Elle résiste probablement au désir de l'expliquer, en évoquant plutôt une certaine description de cette réalité. Dans ce contexte, le plus sûr est sans doute de révéler la structure stratégique dans laquelle la réalité se déploierait elle-même(...). Ce qui m'intéresse le plus est de déterminer, dans chaque situation, le moyen précis et efficace de rendre le projet pertinent.

Taeg Nishimoto

   
       
     
     
     
           
     
Super-Pier -1+2 - New-York, U.S.A, 1990
   
           
     

Ce projet, commandé par Toppan Co., Ltd, consistait en un plan de développement conceptuel et en une proposition architecturale pour une série de "piers" abandonnés sur les franges de Manhattan. Le programme "Super-Piers" cherchait des images de structures novatrices pouvant transformer le site, un quai ponctué de pontons en ruine. Nishimoto proposait dans son projet d'utiliser des terrains de sport extérieurs comme des éléments pouvant unifier l'ensemble du bâtiment. Le niveau du sol etait consacré aux courts de tennis, de basketball, de volleyball, le niveau supérieur au cafés, aux salles de gymnastique et aux éqipements annexes. Ce projet reçut, en 1991, le prix décérné conjointement par le New York Chapter et par l'A.I.A.

   
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Re-F(r)action - New York, U.S.A., 1993
   
           
     

"Re-f(r)action" consistait en une installation spatiale spécifique, commandée par la Rotunda Gallery, galerie fondée à New York par les architectes Henri Smith-Miller et Laurie Hawkinson. Pour l'espace de cette galerie, Nishimoto a conçu cinq structures minimales, faites de rubans de bois curvilignes, qui transformaient complètement les qualités du lieu. La réalisation de ces lignes abstraites, apparues dans les dessins, a généré les rapports spatiaux et tectoniques entre les objets et l'espace environnant. Des arcs en bois courbé, tendus par des fils, traversent les espaces articulés de la galerie et associent directement la perception spatiale et la matérialité de l'espace. Ainsi s'établit un dialogue entre le rationnel et l'intuitif, l'élaboré et l'accidentel, l'abstraction et la perception. "Re-f(r)action 2", un développement du précédent, mais avec un travail particulier sur l'aspect perspectif, fut monté, en 1995, au Pratt Institute de Brooklyn.

   
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Koma House - Koma, Japon, 1990
   
           
     

Nishimoto a interprété le site de la "Koma House" comme un réseau complexe de lignes abstraites. La complexité de sa configuration a généré cette opération des lignes dans le but d'articuler les espaces intérieurs autant que la forme extérieure de la maison. Cette logique a été prolongée jusque dans les rapports entre les éléments constructifs (béton banché, parpaings, métal), les couleurs appliquées aux parois de béton et aux planchers. La "Koma House" révèle une ambiguité certaine entre sculpture et architecture ; elle s'impose à son environnement comme un "corps étranger," cherchant à se faire remarquer. Nishimoto a refusé de se fondre dans son environnement en rapprochant ancien et nouveau. Au contraire, il a travaillé sur des différences et sur des asymétries disruptives avec la volonté d'"inventer" un site alternatif, une sorte d'espace organisé dont la présence était déjà ressentie avant même d'être actualisée.

   
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Kim-Ryder House - Byebrook, U.S.A, 1996
   
           
     

Cette maison est située sur une colline faiblement pentue, dont le flanc ouest est bordé par une rivière. La maison, dans sa configuration basique, s'étire le long de la rivière. Elle est essentiellement constituée d'un volume unique, enveloppé par des bandes horizontales de verres transparents ou translucides ; les espaces programmés (cuisine, chambres, cheminée, bibliothèque) articulent les volumes intérieurs. Un cylindre, construit en pans de verres translucides verticaux, renferme la salle de bains et les toilettes. Les murs de verre aux motifs horizontaux qui forment l'enveloppe contiennent des éléments de ventilation à clair-voie, faits de multiples verres colorés. Cette combinaison d'éléments rend inhérente la perpétuelle fluctuation des effets lumineux dans la maison ainsi que les vues vers l'extérieur. Ce projet cherche à créer une relation spécifique entre la qualité figurative de la circulation à travers la maison et le volume du mur vitré, générant l'espace, c'est-à-dire entre la dimension phénoménale du bâtiment et la dimension temporelle de l'expérience vécue à l'intérieur.

   
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Ressources
       
 
 
Biographie
       
     
Taeg Y. Nishimoto + Allied Architects
Taeg Y. Nishimoto (1955)
1978 - Diplôme d'Architecture, Waseda University, School of Architecture.
1981 - Licence architecturale au Japon.
1983 - Graduate School of Architecture, Cornell University, Ithaca, New York.

1989 - Fonde Taeg Y. Nishimoto + Allied Architects à New-York.
1991 - "New-York Chapter AIA's Design Award" pour "Super Pier - 1+2"

Enseignement :
1999 / 1985 - Columbia University, New York.
1999 / 1989 - Pratt Institute, New York.

Principaux projets et réalisations :
1997 - "Weidler-Ahrenbach Residence" Zurich, Suisse (projet).
1996 - "Kim-Ryder House" (projet) ; "Greenport Waterfront" Long Island (concours) ; "UCC Coffee Museum" Kobe (projet) ; "Glass Pavilion" (projet).
1995 - "Re-F(r)action 2" (installation) ; PLOT(ted) House (projet) ; "Connors Residence" Jefferson County, Pennsylvania (Projet).
1994 - "1 to (3 for) 5" Katonah, New York (réal.) ; "Sim-House" (projet) ; "Harlan Residence" Salt Lake City (projet) ; "Stadium Parking Lot" Atlanta (concours) ; "Mitsui Toshiba Pavilion" Tokyo (concours).
1993 - "PLOT House(s)" (projet) ; "Re-F(r)action" (installation), Rotunda Gallery, New York ; "Tokyo Frontier - Coca Pavilion" Tokyo (concours) ; "Penelope House" Muskoka, Canada (projet).
1992 - "PLOT House" (projet) ; "Rural Kiosk" Kumamoto Artpolis, Japon (concours - 1er Prix) ; "City Tempometer, New-York Pavilion #2" (projet) ; "Lahaska House" Pennsylvania (projet).
1990 - "Super Pier - 1+2" (projet) ; "Glass-Kline Residence" (projet).
1988 - "House at Koma" Saitama Pref. Japon (réal. en 1990).
1982 - "House at Tumagoi" Gumma Pref. Japon (réal.)

Expositions récentes :
1996 - "British Culture" Tokyo Forum Exhibition Space, Tokyo, Japon.
   
           
 
Bibliographie
       
     
Bibliographie sélective :
1996 - GA Houses n°48, Kim Rider House (projet) ; L'Arca (avril), RE-F(R)ACTION / RE-F(R)ACTION 2 et 1 to (3 for) 5 (Abri de jeux pour enfants).
1995 - GA Houses n°45, Connors Residence (projet) ; PLOT House(s) (Projet).
1994 - GA Houses n°41, Harlan Residence (projet) ; " Shelter and Dreams " catalogue de l'exposition au Katonah Museum of Art, Katonah, New york.
1993 - GA Houses n°37, Penelope House (projet) ; PLOT House(s) (Projet).
1992 - Compe & Contest n°9301 ; GA Houses n°34, Lahaska House (projet) ; " New York Nomadism Design " Edit. GG, House at Koma / Lahaska House ; " 40 under 40 " Vitae, Super Pier 1 et 2 (projet) / Lahaska House (projet) / House at Koma ; " Independent Projects " Lumen (Myth Recycler, New York Pavilion #1 / City Tempometer, New York Pavilion #2).
1990 - GA Houses n°31, Glass-Kline Residence (projet) ; New York Architecture vol.4 ; SITES n°24 ; Interiors (sept./oct.) : Super Pier 1 et 2 ; JA House (oct.) House at Koma.
1989 - Shinkenchiku (oct.) Design Expo - Mitsui Toshiba Pavilion.
1988 - GA House n°30, House at Koma.
1987 - Urban Design international, vol.10, West Hollywood Civic Center (concours) ; " Bearings " Princeton Architectural Press, Three Pavilions (projet). A+U (fev.).