DES ARCHITECTURES GENERIQUES |
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débats de l'architecture se sont organisés autour de la paradoxale
antinomie entre un accomplissement et une sortie du modernisme. Au-delà
d'une certaine mondialisation de la construction industrielle qui a vu s'édifier
les mêmes quartiers d'affaires, les mêmes aéroports,
les mêmes quartiers de logements à forte densité. Plus qu'une affirmation des principes du modernisme, c'est toute une économie de l'espace-temps qui s'est définie comme le tissu commun d'une culture mondiale, transnationale, transculturelle, et qui a finalement normalisé et restreint le rôle de l'architecte. Moderne, il ne reste finalement que peu de choses de l'esprit des modernes sinon un rationalisme qui a rapidement oublié les sources d'une définition de son échelle proprement humaine. Peut-on encore définir les enjeux de l'architecture à venir dans cet après sans cesse reconduit du modernisme ? Néo-moderne, en quête d'une qualification spécifique de l'espace, post-moderne en attente du ressourcement d'une origine perdue, premier classicisme ou désordre calculé d'une ville réifiée qui donnerait la règle d'une économie plus humaine, déconstruction cherchant à suspendre la normativité d'une architecture encore intentionnelle, tous cherchent à reconduire un ordre unilatéral, une vérité ultime et destinale de l'architecture. C'est pourtant ce geste encore kantien, d'une raison propre de la pratique architecturale qu'accomplit le modernisme, et qui semble aujourd'hui sans références en perte de principe légitimant. Archilab a donc cherché à dresser un état des lieux, le constat ouvert d'une diversité des pratiques qui anime la recherche architecturale. C'est une pragmatique qui semble réclamée par nombre d'architectes qui ne revendiquent plus la définition d'une esthétique ou d'un champ critique organisant une morale de la pratique architecturale. Traversant des expériences extrêmement diversifiées dans leurs aspects formels, recherche sur des domaines géométriques nés du numérique, contraintes sociales imposant les logiques de l'urgence, rapports génériques à l'écosystème, la complexité des réponses et des projets proposés par les architectes semblent pourtant dessiner un nouveau domaine de compétence pour l'architecture. Archilab s'est attaché à repérer ce qui, au delà d'une simple appréhension formelle, est commun à une génération d'architectes. |
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