FAT

| Emma Davis (*1968) | Sam Jacob (*1970) | Sean Griffiths (*1966) | Charles Holland (*1969) |

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Fondée en 1993, FAT est une société qui produit de l'architecture et de l'art (parmi beaucoup d'autres choses). Elle entend dans ses projets explorer les expériences, les contradictions et les possibilités du monde moderne :

La représentation : A l'ère de la communication, FAT explore une architecture représentative et inclusive, plutôt qu'abstraite et exclusive, une architecture qui exploite des sources visuelles extérieures à ce qui lui est aujourd'hui "légitime". L'architecture de FAT emprunte le langage de l'art monumental, de la politique ainsi que ceux, plus populaires, du cinéma, de la publicité, de la communication, des parcs à thème et de la vie quotidienne. Elle les manipule de façon critique à travers des tactiques de juxtaposition, de recontextualisation, de superposition, de manipulation d'échelle, d'inversion et de fragmentation.

L'espace et son occupation : Le détournement de l'expérience architecturale, opéré par FAT, l'éloigne du sensualisme formaliste conventionnel, pour inclure une réflexion sur les politiques d'occupation, l'utilisation d'environnements multisensoriels à des fins évocatrices et le marquage de territoires. Ceci entraîne quelquefois une dématérialisation de l'architecture elle-même, comme dans la performance "Picnic" ou encore dans "The Kistner House". De même, en matière d'art urbain, dans des projets tels que "Shopping", l'espace de la galerie d'art est déconstruit aussi bien physiquement que conceptuellement.

Le processus : Le recyclage d'icônes existantes pour créer des significations souvent subversives (tactique familière de l'art conceptuel) en opposition à un formalisme extravagant et ésotérique, préside à un usage inventif des techniques classiques du bâtiment. Les constructions de FAT s'opposent aux élaborations technologiques coûteuses et nostalgiques issues d'un formalisme abstrait et délirant passant pourtant pour une architecture innovante. Ce point, apparemment banal, est de la plus grande importance pour la nouvelle génération d'agences d'architectes dont les méthodes sont interdisciplinaires et dont le médium est le contenu, non la forme. Le contenu possède une richesse inhérente et peut être obtenu sans grande dépense alors que le formalisme est aussi mystérieux qu'il est coûteux.

Le goût : La "haute-architecture" considère l'espace comme son médium. Elle s'efforce d'atteindre la signification par la manipulation de l'espace. Le goût, lui, est le mécanisme par lequel l'architecture dialogue avec son public et son marché. Le goût communique et situe les significations sociales, politiques et financières de l'architecture. Il relie l'architecture à une sphère culturelle plus large par des moyens qui dépassent à la fois le monde universitaire et la profession. Le goût aborde les notions controversées de qualité et de valeur, qui sont matières à des délibérations subjectives, soulevant de délicates questions de différence de classe. Le goût s'oppose aux géométries abstraites et à la gymnastique spatiale qui obsèdent l'architecture contemporaine, dénonçant son manque d'immédiateté et d'attrait pour le public.

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Kill the Modernist Within
Manchester, Angleterre,1999/2000

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À la fois polémique et révérant, "Kill the Modernist Within"est un manifeste qui s'inscrit dans la lutte menée par FAT contre les mythes du moder-nisme.Cette exposition, présentée à la Cube Gallery de Manchester, est l'apologie du libéralisme stylistique contre le puritanisme moderne, d'une architecture qui célèbre les richesses de l'ère de l'information plutôt que l'imagerie de l'âge industriel. Elle dénonce la croyance typiquement moderniste selon laquelle toute nouvelle technologie aboutit naturellement à une nouvelle forme étincelante ; elle argumente pour une application quotidienne des nouvelles technologies, plutôt que pour une lutte héroïque pour les représenter. L'exposition fait appel à des matériaux et à des langages extérieurs au vocabulaire strict de l'architecture d'aujourd'hui : enseignes clignotantes, peintures à l'huile, paillettes, bande-sons, néons et faux Tudor. Elle suggère que le potentiel expressif de l'architecture ne repose pas sur des approches formelles abstraites mais sur la prise en compte des expériences culturelles contemporaines.

 

Brunel Rooms
Swindon, Angleterre,1996

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Ce projet de boîte de nuit est conçu comme une collection d'échantillons architecturaux, analogues à ceux qu'utilisent les DJs officiant au club. L'intérieur se compose de deux espaces principaux présentant des caractéristiques très différentes, mais utilisant chacun une iconographie issue d'autres lieux. La grande salle de danse fait référence aux piscines, aux terrains de sport et aux aéroports, et forme un intense creuset d'activités, qu'accroît encore l'éclairage commandé par ordinateur, la musique et la proximité des corps. Une piste de course, principale voie de circulation, mène à une vaste "chill out room". Si le premier espace est celui des rencontres, le second est comme le retour à la salle de séjour des parents. S'appropriant des fragments de la vie quotidienne, cet espace contient une remise de jardin détournée, plusieurs postes de télévision, des rondins de bois, mais aucun mobilier de designer. La reconfiguration de l'ordinaire et la célébration esthétique de goûts généralement dédaignés par les architectes, en font un espace insupportable à regarder pour ces derniers, mais où de jeunes amoureux peuvent se sentir à l'aise.

 

Kessels Kramer
Amsterdam, Hollande, 1998

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Ce projet low-tech pour les bureaux d'une petite entreprise high-tech, est implanté dans une ancienne église. L'intérieur est un assemblage d'objets (fortin de bois, abri de jardin et tour de guet) alternativement considérés comme des petits bâtiments ou de très gros meubles. Ce sont à la fois des objets réels et des maquettes d'autres constructions et d'autres lieux. Chaque élément a fait l'objet de distorsions d'échelle, de fragmentations et de juxtapositions, qui en souligne l'étrangeté et l'inauthenticité. Ces éléments principaux sont complétés par une série d'autres, plus petits, qui comprennent des fragments de terrain de football, de tables de pique-nique, de haies et de clôtures de piquets, ainsi qu'un certain nombre de meubles, bibelots et objets chinés par le client sur les marchés aux puces. Le projet énonce ainsi une série de récits inachevés et contradictoires, à travers un collage d'objets et d'expériences disparates et déformés. Cette juxtaposition est le produit de la sensibilité engendrée par la présence de la technologie de l'information dans notre culture, tout autant que celui de l'application quotidienne de ces technologies.

 

Garner Street House
Londres, Angleterre, 2000 (en cours)

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Sorte de point de rencontre entre Le Corbusier et South Park, l'architecture de cette maison invoque le vocabulaire bi-dimensionnel des dessins animés, pour distinguer les usages et le statut de ses diverses parties. Des plans très abstraits se voient découpés, profilés et façonnés pour créer des supports de représentation d'échelles variables et de styles hétéroclites : une façade de maison de poupées est plaquée devant un gratte-ciel en réduction qui se recourbe pour former une silhouette de pignon hollandais. Une minuscule maison dans la maison forme la chambre à coucher principale; elle est visible, en même temps que la façade principale, à travers une grande fenêtre découpée dans le mur. L'intérieur consiste en une distribution complexe d'espaces répondant à diverses fonctions -bureau, studio, maison familiale- qui s'enveloppent et se déforment réciproquement.

 

The Princess Diana Memorial Bridge
Londres, Angleterre, 2000 (projet)
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Emma Davis (1968) MA Fine Art | Sam Jacob (1970) B Arch Dip Arch | Sean Griffiths (1966) BA (hons) Dip Arch | Charles Holland (1969) BA (hons) Dip Arch

1993 — Création de FAT à Londres

 

Principaux projets et réalisations

2000 — "Garner Street House" Live work development (en cours) ; "The Princess Diana Memorial Bridge"Londres (projet) ; "Sitooterie" Pavillon, Belsay Hall, Northumbria (en cours) ; "Split Clock" Public Artwork, Londres (en cours) ; "Kinnear House" Londres (en cours) ; "Conversion of Thomas Neals Shopping Center" Londres (en cours) ; "Kings Cross Millenium Artwork" Londres (en cours) ; "Stroom" Public Artwork, The Hague (en cours) ; "House and Office" Londres (en cours) ; "2 New Houses" Kent (en cours) ; "Sutton Walk" South Bank London (concours)
1999 — "Architecture Foundation Roadshow" Newman Town Centre (projet) ; "Carnaby Art Billboard" Londres (réalisé) ; "Mambo" boutique, Londres (réalisée) ; "The Scala" night-club et cinéma, Londres (réalisé)
1998 — "Kessels Kramer" transformation d'une église en agence de publicité, Amsterdam (réalisée) ; "Library in house for writers" Londres (réalisée) ; "Orlando Road House" extension, Londres (réalisée)
1997 — "LSD" bureaux pour une agence de publicité, Londres (réalisé) ; "Roadworks" installation audiovisuelle dans des abribus" (réalisée)
1996 — "Kistner House" extension, Londres (réalisée)
1995 — "Brunel Rooms" night club, Swindon (projet) ;"Chez Garson" transformation d'une église, Londres
1993 — "Anti-Œdipe House" (projet)

 

Expositions récentes

1999 — "Kill the Modernist Within" Manchester'Cube Gallery ; "Shopping" Londres
1998 — "Disaster" Fine Art Installation, Limehouse, Londres ; "Art Billboard" Bargehouse Museum, Londres
1997 — "Home Ideals - Street as Gallery - Art exhibition on for sale signs" Londres

 

Principales Publications de FAT

2000 — "The New Civic" catalogue de l'exposition (fév.) éditions FAT ;"It's Not Unusual" (The Unknow City) éditions Routledge (à paraître)
1999 — "Art Attack!" Public Art Joumal vol. 1 et 2 (oct) éditions Public Art Journal ; "Shopping" catalogue de l'exposition (sept.) éditions FAT
1998 — "Contaminating Comtemplation" (Occupying Territories) éditions Routledge ; "Fashion Architecture and Taste" Scroope 10, Journal of Cambridge School of Architecture
1997 — "Roadworks" catalogue de l'exposition, éditions FAT

 

Bibliographie sélective

2000 — Frame (janv./fév.) ; Blueprint (janv.)
1999 — Building Design ; Blueprint (sept.) ; International Design Magazine (avril)
1998 — Frame 2 ; Bauwelt (oct.) ; Archis (mai) ; Building Design (avril)
1997 — Blueprint (avril) ; International Design Magazine (août)