IaN+ | Luca Galofaro (*1965) | Carmelo Baglivo (*1964) | Stefania Manna (*1969) |
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INTERZONE Il existe dans le mouvement de la culture une matrice commune qui, à un moment donné, fait que la peinture, la musique et la danse bougent en même temps que les sciences. Einstein a écrit que dans la nouvelle physique il n'y a aucune place pour la matière car le champ (c'est-à-dire les tensions énergétiques) constitue la seule réalité et qu'il n'y a rien d'autre, rien d'autre à étudier. L'architecture est un ensemble de champs d'énergie reliés au temps ; leur organisation produit de l'espace. Il y a quelques années, Dino Formaggio a développé un de ses cours sur l'idée de l'architecture comme art du temps contre l'idée de l'architecture comme art de l'espace. En général, l'espace architectonique a toujours été considéré comme un espace statique, dans son état d'objet et de conteneur. Aujourd'hui, le temps apparaît comme une pure variable réglée qui renferme, dans sa signification la plus profonde, la conquête du mouvement ; l'espace doit, par conséquent, être conçu d'une façon différente, comme une structure en perpétuel devenir. Le processus de planification doit être considéré en soi comme un processus en transformation, commandé par de multiples paramètres ; il doit révéler la métamorphose continue et incessante, indiquer et souligner ce mouvement et ces transformations qui peuvent enrichir le produit architectonique de qualités nouvelles et inattendues ; la substance se présente selon des raisons plus profondes et plus enracinées ; la vie redevient la principale préoccupation de l'homme dans l'organisation de l'espace ; l'architecte re-trouve son rôle. Penser une architecture en mouvement est restrictif, c'est en fait le processus qui doit être mis en mouvement. La notion de temps se modifie en nous tout comme le concept de forme, passant de la culture de l'être à celle du devenir. La forme ne constitue ni le départ ni l'arrivée mais le système de gestion ; il s'agit de fixer les paramètres par lesquels amorcer une dynamique autonome, introduire dans le projet les éléments aptes à déclencher le processus. Ces éléments sont deux ordres : les zones d'activité (qui représentent les actions quotidiennes) et les flux (qui indiquent les mouvements réels et virtuels entre les activités).Les deux sont en corrélation étroite et ont la capacité de donner forme à l'espace. Les différentes activités sont séparées, interconnectées par leurs limites. Considérées comme points de tangences et de croisements, les limites circonscrivent le champ d'action ; elles ne sont pas des lignes, définies par une épaisseur constante, mais elles se développent pour devenir des interzones d'échange. L'interzone devient le point de visibilité maximale, de coagulum et de concentration des expériences. Une fois que les paramètres sont fixés, il est nécessaire de les réguler et de les organiser dans le vide, en transformant les traces de mouvement en espaces architectoniques.( ) Ces éléments invisibles ont une existence ; ils sont la véritable matrice des constructions, des villes et de l'espace qui nous entourent. Tout ce que nous avons à faire est de les trouver et de saisir chacun de leurs passages pour les rendre visibles à la fin. IaN+ |
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Fondation
Mies van der Rohe |
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Dans ce projet, IaN+ a utilisé des cartes topologiques pour analyser les activités. Elles ne sont pas utilisées pour fournir des emplacements exacts pour des activités singulières ni pour distinguer des bandes horizontales d'utilisation correspondant à des étages différenciés. En fait, ces diagrammes indiquent que les zones d'activité se déploient d'un niveau à l'autre comme si leurs coordonnées de référence n'obéissaient pas à la force de gravité. Ce système de flux verticaux par lequel une activité circule dans une autre aussi bien verticalement qu'horizontalement dans une localisation non spécifique est proposé, ici, comme une métaphore à la fluidité de l'espace miesien. Le projet consiste, par conséquent, en un bâtiment à développement vertical où les activités occupent tout l'espace disponible et s'étendent dans toutes les directions. Le bâtiment est un vide empli de l'activité humaine. Le vide devient la véritable substance de cet espace dynamique, dans une dilution de la dialectique des contraires. |
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Luca Galofaro (1965) 1990
Diplôme d'Architecture, Université de Rome "La Sapienza"
Principaux projets et réalisations 2000
"Siège administratif de l'Agence Spatiale Italienne"
Rome (concours international) ; "Edifice pour la recherche scientifique"
Université de Rome "Tor Vergata" (en cours) ; "Quartier Résidentiel"
64 unités résidentielles, Rome (en cours)
Principales publications de IaN+ 2000
"Rem Koolhaas. Avant-pop architecture" Kappa Edition, Rome (à
paraître) ; "Eero Saarinen" éditions Bruno Zevi -Testo &
Immagine, section architecture (à paraître) ; "GSW Headquarter,
Berlin" L'industria delle Costruzioni n°341
Bibliographie récente 2000
"Vision d'avenir" Il Progetto n°6, Rome |