Mirto Ibos & Vitart | Jean-Marc Ibos (*1957) | Myrto Vitart (*1955) |
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L'agence Ibos & Vitart, qui existe depuis 1989, est installée à Paris. Jean-Marc Ibos et Myrto Vitart, diplomés dans la première moitié des années 80, font partie de cette génération qui a émergé, en France, grâce au vecteur des concours du PAN (Ibos, lauréat de la 12ème session en 1981) ou des Cahiers de la Jeune Architecture (Ibos, en 1983). Membres fondateurs de Jean Nouvel & Associés en 1985, ils participent, jusqu'en 1989, aux projets les plus marquants et les plus radicaux de l'agence (l'immeuble de logements "Nemausus", 1987 ; la "Tour sans fin", 1989 ; le Palais des Congrès de Tours, 1989, ). C'est forts de cette expérience à la fois de conception et de réalisation, qu'Ibos et Vitart décident de s'associer, à l'aube des années 90. Leur architecture, qui a gardé de la collaboration avec Nouvel une certaine radicalité, est très ancrée dans le réel. Ni utopique, ni fictionnelle, ni même "virtuelle", elle ne cherche pas ailleurs que dans les choses qui nous entourent le matériau de sa propre expérimentation. Presque exclusivement située en France, dans un contexte socio-économique, politique et urbain dont Ibos et Vitart maîtrisent les rouages et les enjeux précis, elle cherche toujours à s'inscrire dans les situations d'où elle émerge. C'est pourquoi Ibos et Vitart débutent chacun de leurs projets par une analyse très fine des éléments programmatiques, des contraintes économiques, des problématiques particulières au site. Mais cette identification systématique des données du réel n'est pas conduite chez eux par une recherche contextua-liste de disparition, de dilution de leur architecture dans le banal. Au contraire, elle constitue l'outil d'élaboration d'une stratégie de projet qui soit à la fois pertinente, efficace et critique. Pour Ibos et Vitart, un positionnement radical vis-à-vis du réel doit reposer sur une intelligence de la situation. L'architecture commence déjà là : avant les matériaux de construction, avant aussi le dessin, c'est la situation elle-même qu'ils cherchent, d'abord, à travailler, à mettre en architecture. Cette mise en équation des données de base, qui emprunte souvent le registre de la subversion, du renversement paradoxal, devient la règle particulière à chacun des projets ; elle fonde la clarté de leurs partis et leur extrême lisibilité une fois réalisés. Alors que Nemausus renversait déjà la problématique du logement social en privilégiant la taille des appartements, les projets propres d'Ibos & Vitart présentent toujours un engagement clair et radical. Leur proposition pour la ZAC Massena privilégiait le caractère suburbain du site contre la doctrine néo-haussmannienne officielle. Le projet pour la bibliothèque et les archives départementales de Marseille, renversait le clivage horizontal entre les deux terrains, en empilant verticalement les deux programmes. Les entrepôts C40 et C41 de Gennevilliers, pour subvertir la banalité de ce genre de construction, sans sortir du cadre économique très serré dans lequel ce projet s'inscrit, se parent de deux couleurs inattendues: l'or et l'argent. "Le réel n'a d'intérêt, déclarait Myrto Vitart dans la revue IN/EX, que si l'on s'en sert pour proposer quelque chose qui le dépasse tout en s'y inscrivant.". |
Palais
des Beaux-Arts |
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Outre le redéploiement des collections permanentes existantes, il s'agissait dans ce projet de prévoir la présentation de nouvelles acquisitions, de concevoir une salle d'exposition temporaire et des locaux pour la conservation et les services du musée ainsi renouvelé. Le souci d'Ibos et Vitart a été, avant tout, de remettre en valeur le bâtiment existant, un "palais des beaux- arts" à l'architecture majestueuse et néo-classique, replié jusqu'alors sur son plan centré. Ses perspectives, ses enfilades, ses transparences ont été dégagées et restaurées, lui rendant ainsi ses principaux effets d'architecture. Les extensions nouvelles observent le même respect éclairé. La salle d'exposition temporaire est enterrée, libérant un parvis, à l'arrière, sur lequel se déploie la terrasse du restaurant. Les bureaux et les services sont logés, en fond de parvis, dans un bâtiment-lame offrant le miroir de son mur-rideau pointillé à l'ancien palais et projetant, en abîme, l'extension symétrique qui lui était originellement destinée. L'ancien et le nouveau se nouent dans cette interface complexe, entre le verre sérigraphié et la composition murale de monochromes or et rouge. |
Jean-Marc Ibos (1957) DPLG en 1982 Myrto Vitart (1955) DPLG en 1984 Création
de l'Agence en 1989
Enseignement Jean-Marc
Ibos Jean-Marc
Ibos & Myrto Vitart
Principaux projets et réalisations 2001
"Entrepôts C40 et C41" Port de Gennevilliers (en cours) ;
"Centre de Secours pour la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris" à
Nanterre (en cours)
Principales publications de Jean-Marc Ibos & Myrto Vitart 1999
"IN-EX Projects 01 extra-ordinary" éditions IN-EX Projects
/ Birkhaüser, Bâle, Berlin, Boston ; "Intelligent Glass Façades"
4th édition, éditions Birkhaüser ; "Architecture reborn,
the conversion and reconstruction of old building" par Kenneth Powell,
éditions Calman & King, Londres ; "Temps Denses 1998" par
Richard Edwards, éditions Les Editions de l'Imprimeur ; "France
: 99 Architectures en 1999" co-éditions la Maison d'Edition de
l'Industrie et de l'Architecture à Pékin et Jean-Michel
Place et Architecture Art Association à Paris ; "International
Architecture Yearbook" (vol. 5) éditions The Images Publishing
Group, Australie |