NL Architects
| Pieter Bannenberg (*1959) | Walter Van Dijk (*1962) | Kamiel Klaasse (*1967) | Mark Linnemann (*1962)
L'agence hollandaise NL Architects est établie à Amsterdam. Les quatre associés qui la composent, Pieter Bannenberg, Walter van Dijk, Kamiel Klaasse et Mark Linnemann, l'ont officiellement fondée en 1997 mais leur collaboration remonte au début des années 90 alors qu'ils étaient ensemble étudiants de la Technical University de Delft. Habitant déjà Amsterdam, c'est dans la commutation entre les deux villes, dans cette expérience quotidienne d'un univers d'asphalte et d'une esthétique spécifiquement autoroutière et par le regard à la fois révélateur et ennuyeux qu'elle ouvre sur le territoire, qu'ils affirment avoir développé, de manière quasi autodidactique, les germes de leur réflexion sur la métropole contemporaine. Car c'est bien là le champ particulier qu'explore leur architecture : la condition occidentale actuelle, largement suburbaine. Radicalement critique vis-à-vis de cette réalité, les projets de NL se caractérisent par une extrême sensibilité, par une acuité acérée à toutes les problématiques, à toutes les échelles, à tous les processus qui s'y croisent. Et c'est finalement pour servir les aspects les plus ordinaires du réel, les pratiques les plus prosaïques, qu'ils développent les dispositifs les plus innovants et les plus prospectifs, cherchant systématiquement à épuiser le potentiel inexploré des choses qui nous entourent : un parking, un centre commercial, une route, une maison… Selon NL, l'architecture, indissociable de ces questions et de ces stratégies suburbaines, en constitue la clé. Par sa capacité à articuler des conditions paradoxales, des éléments hétérogènes, elle est l'outil privilégié de la synthèse de types inédits d'édifices, d'hybrides programmatiques et de l'expression de nouvelles contraintes, de nouvelles pratiques. La forme de la mégastructure, par exemple, qu'ils réactualisent dans plusieurs de leurs projets (Return to the Fold TM, Parkhouse/Carstadt), constitue, pour eux, une des réponses typiquement architecturales aux problèmes de l'étalement territorial, de la dé-densification horizontale. L'architecture se présente ainsi comme un champ d'intervention expérimental, à la croisée de réflexions économiques, programmatiques, techniques ou même écologiques. La ville est pensée, en effet, par NL comme un véritable écosystème, un environnement où s'équilibrent logiques d'urbanisation et éléments naturels, consommation et production, flux et stase, où le recyclage est érigé en mode de fonctionnement stable et durable, qu'il concerne les déchets, l'énergie, les matériaux et même l'architecture. Cette préoccupation est très sensible dans le projet WOS 8, où une centrale thermique devient à la fois élément de mobilier urbain, support d'équipements sportifs et abri adapté pour plusieurs espèces d'oiseaux. Cependant, cette dimension réaliste et pragmatique de la production de NL ne peut se dissocier d'une posture résolument critique, ironique et prospective que l'on décèle dans des projets comme Paid Parking (un parking autofinancé par la publicité qu'il dessine vu d'avion) ou Sky Cemetery (un gratte-ciel/cimetière en forme de croix, à Manhattan).
