poor boyspoor boys

>The POOR BOYs ENTERPRISE (AUT)

Marie Therese Harnancourt (1967), Florian Haydn (1967), Ernst J. Fuchs (1963)

Depuis 1994, établis à Vienne, the Poor Boy's Entreprise a déjà construit et aménagé plusieurs bâtiments en Autriche, dont la "Zirl House" en 1997. Cette maison relève d'une infrastructure ouverte, d'un processus non-fonctionnaliste de composition. Les maquettes de ce projet (des blocs dans les blocs dans lesquels la surface du site a été extrudée) nient toute image anticipée de l'architecture. De ces maquettes abstraites, sera par exemple prélevé un volume d'ombres, qui sont celles projetées par les maisons environnantes. L'architecte se donne comme l'"organisateur conscient" (J.L. Godard) du processus formateur. Ils conçoivent un système non-centralisé dans lequel tous les individus sont interchangeables, seulement définis par la situation d'un moment donné. L'architecture reste un champ ouvert de possibles, qui s'origine dans l'articulation de fragments comme éléments génératifs de la pensée.


>Mathias KLOTZ
(CHILE)(1965)

Diplômé en 1991 de l'Université Catholique du Chili à Santiago, Mathias Klotz a déjà à son actif une production bâtie abondante avec notamment une vingtaine de maisons particulières, des appartements, des boutiques et des petits équipements. Il enseigne parallèlement à l'atelier d'architecture de l'université Frederico Santa Maria de Valparaiso et à l'université centrale de Santiago. Son architecture s'est nourrie des multiples manifestations locales des avant-gardes, de Enrique Gebhard à Emilio Duhart, de Juan Borchers aux expérimentations de l'école de Valparaiso. Son goût pour les géométries simples, les proportions affirmées, la lisibilité des figures affirme une prééminence du volume, de la boîte monolithique comme référent du projet. L'architecture de Mathias Klotz, à travers une rhétorique "moderniste" du pilotis, du porte-à-faux, joue de l'imposition de cette boîte abstraite sur la topographie du site. Pour construire le volume, le bois, son matériau privilégié, ainsi que le métal et la pierre sont toujours utilisés sans effet sophistiqué, dans la simplicité et le "brutalisme" d'une mise en oeuvre nourrie des pratiques vernaculaires.

Klotz

Guallart


>Vicente GUALLART
(SP) (1963)

L'architecture n'a plus de formes; elle est un processus dynamique, une co-nature, et la nature est elle-même l'image de l'architecture. Entre la nature digitale et l'écologie artificielle, se tient un lien opératif : l'architecture.Dans "La ville aux mille géographies", Guallart prélève des échantillons de territoire qui sont autant d'extrusions fractales que des fragments de paysage. Dans le projet d'un prototype d'habitation pour un homme digital ("Scape House", 1997, avec Willy Müller et Enric Ruiz, "36 modèles pour une maison" par Périphériques), la maison est une peau réactive et façonne son propre usage à travers ses espaces transférables. L'architecture doit perpétuellement muter en temps réel : les arbres peuvent être artificiels (en fibres photovoltaïques), et les montagnes, servir d'habitats. Recourant aux géométries fractales, Guallart explore la ville comme un réseau interconnectif, aux incidences tant locales que globales. Une nouvelle fonctionnalité flexible doit la traverser : chaque personne qui entre dans l'espace urbain doit pouvoir le modifier; la rue peut être un espace agricole, ponctué de télécentres, etc. La ville est cette hybridation médiatique entre la nature et le digital.


>ACTAR Arquitectura
(SP) Manuel Gausa (1959), Oleguer Gelpi (1964), Ignasi Pérez Arnal (1965), Florence Raveau (1965), Marc Aureli Santos (1960)

Pour ACTAR, l'architecture est un espace pluriel. Son champ d'action est celui des nouveaux mécanismes de relations qui se développent entre la société, le territoire, la ville, réagissant tant aux sollicitations globales que locales. ACTAR développe une architecture "extravertie", plus expressive et relationnelle, susceptible de créer des "liens" entre la diversité des choses. ACTAR développe des projets d'habitats ("M'House", Nantes, 1997-2000) aux espaces polyvalents et aux modules combinatoires. Ces habitats minimaux sont 'à la carte', leurs usagers pouvant sans cesse modifier la couleur ou la texture des façades, rythmer l'espace à travers le recours à des murs équipés préfabriqués, seuls éléments durs d'un espace fluide. ACTAR opère une coupe dans le territoire appréhendé comme cartographie pour l'ouvrir sur une réalité polynucléaire. Leurs projets urbains, entre autres pour Barcelone ou pour Graz-Maribor, "paysages dans le paysage" (lands in land), feuillettent l'espace en de multiples couches sémantiques où interfèrent ville et nature. Vecteur d'hybridation entre l'intérieur et l'extérieur, la nature et la ville, l'architecture se donne comme une géographie artificielle.

Actar
Novak


>Marcos NOVAK
(USA)

Marcos Novak, architecte, théoricien, web artiste, compositeur, se définit lui-même comme un "transarchitecte": tout en repensant son rôle face aux mutations technologiques actuelles, il entend ouvrir l'architecture à tous les territoires, réels ou virtuels. Théoricien reconnu de "l'architecture liquide", il mène, depuis le début des années quatre vingt-dix, des recherches sur les implications mutuelles de l'architecture et du cyberespace, comme champ spatio-temporel à part entière. Ses projets explorent la tectonique propre des univers électroniques et, par le biais des outils mathématiques (matrices, algorithmes, ...) et informatiques proposent de nouvelles procédures de génération de la forme. Cette architecture "virtuelle" et dématérialisée, arrivée, selon Novak, à un degré avancé d'évolution et d'autonomie est en mesure, à son tour, de modifier radicalement l'univers physique, et de construire la possibilité d'un espace temps étendu qui connecte en continu réel et virtuel, matière et information.


>KOLATAN/Mac DONALD Studio
(USA) Sulan KOLATAN, William J. MAC DONALD

Sulan Kolatan et William J. Mac Donald sont issus de l'université de Columbia, à New York, où ils enseignent l'architecture depuis une dizaine d'années. Leur procès de conception est structuré autour d'une méthode flexible et inventive, assistée par ordinateur: le "co-citation mapping". Les éléments du projet (formels, spatiaux, programmatiques,...), transformés en autant de données informatiques, sont soumis à une taxonomie puis à une combinatoire systématique; ce processus permet de faire surgir des connections conceptuelles entre les différentes catégories, de construire une sorte de topologie, une cartographie tabulaire qui révèle des associations, dissociations, continuités, hybridations possibles entre les éléments. Quelle que soit l'échelle, du meuble à l'urbain, par cette classification active et matricielle, Kolatan et Mac Donald cherchent, dans leur architecture, à réaliser tous les croisements latents contenus dans une situation et à donner corps à ce qu'ils appellent des "hybrides chimériques" en référence au monstre mythique, moitié lion, moitié dragon.

Kolatan Mac Donald
Naga


>NAGA Studio
(USA) Tarek NAGA (1953)

Tarek Naga dirige Naga Studio Architecture. Basé principalement à Los Angeles, sa production se partage entre le Moyen Orient et les Etats-Unis: il réalise actuellement la restructuration et l'extension de l'hôtel international de Marina del Rey, en Californie et le Sharm Desert Safari Gate, un équipement lié à l'exploration du désert du Sinai. Depuis le début des années 1990, les nombreux projets de Tarek Naga, qu'il s'agisse de résidences particulières, d'équipements publics ou privés, déclinent une architecture sensible et complexe, mêlant instabilité et précision, force et confusion. Chaos de plans, de lambeaux exfoliés, emportés par le mouvement générique du projet, la forme semble toujours simultanément émergente et convergente, explosant et implosant. Rétive à toute inscription, à toute imposition d'un ordre externe, l'architecture de Tarek Naga se veut ouverte, disponible à tous ses possibles: topologiques ou architectoniques, symboliques ou métaphoriques.


>JONES, Partners: Architecture
(USA) Wes JONES (1958)

Wes Jones est l'un des protagonistes de l'"architecture machine", ce courant qui, dans les années 1980, a trouvé dans l'univers technologique et industriel son champ esthétique particulier et dans la machine, la forme ultime de l'architecture. Après avoir travaillé pendant six ans en association avec Holt, Hinshaw & Pfau, où il signa le Mémorial pour les Astronautes du Kennedy Space Center, il fonde en 1993 sa propre agence, Jones Partners Architecture. Basé à San Francisco, Wes Jones a réalisé notamment la centrale thermique de UCLA (1994 ). Affirmant l'origine technologique de l'architecture, il revisite, d'un point de vue technique, symbolique, métaphorique et critique, l'esthétique industrielle occidentale, au sein de ce qu'il appelle la "boss architecture", un "processus de valorisation interventif" dans lequel "l'expressivité de l'intervention est aussi importante que son effectivité".

Jones

X Kavya
X Kavya

>X KAVYA (USA) Karl S.CHU (1950)

Karl S. Chu a fondé son agence X Kavya Studio, à Los Angeles. Il est également impliqué dans la théorie et l'enseignement de l'architecture au sein de la Southern California Institute of Architecture (SciArc). En considérant l'architecture comme l'expression structurale des systèmes d'information, Karl S. Chu entend repenser le champ même de la discipline architecturale. à travers une réflexion à la fois philosophique, mathématique, géométrique et même métaphysique sur la notion d'"espace", il mène une réflexion sur la "nature" des territoires virtuels. Univers machinique ultime, combinatoire métaphysique de chiffres et de données, ou simplement extension sans lieu de notre réalité contemporaine, le monde que nous ouvre l'ordinateur interagit en tout cas avec nous-mêmes. Selon Karl S. Chu, l'architecture est un des moyens d'élaborer une véritable "écologie" de notre rapport avec ce milieu artificiel, virtuel ou hyper-réel.


>Michael SORKIN Studio
(USA) Michael Sorjin (1948)

Michael Sorkin est une figure du paysage architectural new-yorkais. Célèbre pour ses critiques dans le Village Voice, il est l'auteur de deux ouvrages théoriques de référence : "Exquisite Corpse" et "Variation on a theme Park". Au sein de son studio, il conçoit parallèlement de nombreux projets architecturaux et urbains. Polémiques et iconoclastes, chacun d'eux dénoncent le caractère statique, minéral et inerte de l'architecture. La Tour Godzilla à Tokyo (1990-92), les Hanseatic Skyscrapers à Hambourg (1989), les Animal Houses en Jamaïque (1989-91) ou le Turtle Portable Puppet Theater (1995) explorent le thème du zoomorphisme, de l'analogie au corps. Ses propositions urbaines pour Bucarest 2020 (1996), Berlin Spreebogen (1991) ou pour le souk de Beyrouth (1994) manifestent elles aussi, dans une esthétique vitaliste, une référence permanente aux formes biologiques: tissus cellulaires, réseaux circulatoires. Plus que les formes bâties, Sorkin privilégie toujours la logique organique du trafic, des flux, du mouvement, support vital autour duquel l'architecture s'enroule et se déploie.

Sorkin

Decostere & Rahm


>DECOSTERD & RAHM, associés
(CH) Jean-Gilles Décosterd (1963), Philippe Rahm (1967)

Diplômés de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, Décosterd et Rahm s'associent en 1993. Lauréats de nombreux concours (1er Achat pour le concours d'animation artistique pour les logements d'étudiants à Bellerive-Lausanne, BTR-Prébéon, ... ), leur univers sensoriel s'étend à la chimie, la médecine, la haute technologie, l'environnement biologique, électromagnétique... "Mélatonin room" (2000) est une architecture physiologique qui agit sur l'espace par transformation de sa constitution électromagnétique. Le climat y est successivement exitant et reposant. Le corps et son environnement ont des relations nouvelles qui engendrent une nouvelle esthétique, rhétorique et poétique. La salle de sport de Neuchâtel, en suisse (1998), est une architecture qui reformule les relations chimiques, biologiques. Le bâtiment accumule la chaleur du chauffage solaire convectif dans ses terres d'excavations. Absorbée par les sportifs, ceux-ci produisent de l'anhydride carbonique et de la vapeur d'eau (transpiration). L'air ainsi vicié se condense sur les vitrages de la salle de sport. Il sera ensuite absorbé par des plantes placées entre ces vitrages qui produiront l'oxygène à l'intérieur du bâtiment.


>ARCHI-TECTONICS
(USA) Winka Dubbeldam (1960)

D'origine hollandaise, issue de la Faculté d'Art et d'Architecture de Rotterdam, Winka Dubbeldam achève ses études d'architecture à l'université de Columbia, et ouvre son agence, Archi-tectonics, à Manhattan. Selon elle, face aux mutations culturelles contemporaines, l'architecte doit se départir de son statut traditionnel et de ses catégories spécifiques, liés à une pratique quasi artisanale, et investir des disciplines fondamentales telles que la philosophie, les mathématiques ou la physique afin de retrouver une place dans des systèmes de savoir et de production en perpétuelle accélération. L'architecture de Winka Dubbeldam est ainsi structurée autour de grands paradigmes; le plus évident semble être la topologie. Science de toutes les propriétés non dimensionnelles et non géométriques des figures spatiales, elle est, en effet, le moyen de penser, de manière continue et unitaire, les conditions, les programmes et les espaces disparates auxquels se confrontent l'architecture contemporaine.

Archi tectonics
Petetin Gregoire


>PETETIN & GREGOIRE
(FR) Claire PETETIN (1963) Philippe GREGOIRE (1963)

Après avoir travaillé entre 1987 et 1997 pour des grands noms (Nouvel, Perrault, Piano ou Decq & Cornette) Claire Petetin et Philippe Gregoire ont fondé leur propre agence à Paris. Leur production, mêlant concours, réalisations, projets expérimentaux "on line", création de sites Internet, films vidéo, explore les nouveaux champs qui s'offrent aujourd'hui à l'architecte. Un intérêt "situationniste" pour les territoires de crise ou de rupture, pour les espaces problématiques, hybrides ou simplement oubliés de la métropole contemporaine, se retrouve dans tous leurs projets. En 1998, dans le cadre d'une bourse de la Villa Kujoyama, ils travaillent sur l'habitat transitoire des "nomades-victimes" du séisme de Kobe (1995) et proposent, grâce aux nouvelles technologies de communication, une "re-habilitation virtuelle" du lien social détruit. En 1996, ils conçoivent, dans le cadre de la bourse "l'envers des villes", un projet autour d'une population de nomades berlinois, les "Rollheimers", pour qui ils réalisent un prototype de "maison portable".


>Frédéric BOREL
(FR) (1959)

Depuis la fin des années 80, Frédéric Borel développe une architecture vive et réactive. A travers une esthétique de l'assemblage, de la composition saturée d'éléments autonomes, ses réalisations, toujours spectaculaires, proposent à la ville autant des événements que des bâtiments. A l'idée de l'identité, de l'unité de l'édifice, où chaque partie ne vaut que vis-à-vis du tout, Borel substitue celle d'un équilibre ouvert où des volumes génériques et autonomes dialogueraient à la manière d'une ville en réduction. A Paris, ses immeubles de logements de la rue Oberkampf, du boulevard de Belleville ou de la rue Pelleport jalonnent et rythment le tissu urbain qui les entoure tout en le subvertissant de l'intérieur. Car l'architecture de Frédéric Borel est avant tout "manifeste", elle exprime une résistance contre l'uniformité, l'ordre conventionnel. A ceux qui prônent une architecture banale et "sans qualité" subordonnée à l'urbain comme règle, il oppose des ¦uvres toujours singulières.

Borel
Ibos


>IBOS & VITART
(FR) Jean- Marc IBOS (1957) & Myrto VITART (1955)

C'est en 1989 que Jean-Marc Ibos et Myrto Vitard fondent leur agence à Paris, après avoir longuement collaboré avec Jean Nouvel. Ils furent notamment associés à quelques-uns de ses projets marquants tels que le complexe résidentiel Nemausus (1987), la "tour sans fin" (1989) ou le palais des congrès de Tours (1993). L'architecture de Ibos &Vitard a gardé de cette expérience une certaine radicalité. Débutant par une analyse très fine des données (site, programme, contraintes,..) l'élaboration de leurs projets passe par une phase de conceptualisation où se fabrique la "règle", sans cesse recréée, de chacune de leurs architectures. En 1991, leurs ¦uvres sont présentées à l'Institut Français d'Architecture dans le cadre de l'exposition "40 architectes de moins de 40 ans" qui tentait de tracer la carte d'une génération émergente à l'aube des années 90. C'est en 1997, qu'ils connaissent la consécration avec l'achèvement de la rénovation du Palais des Beaux-Arts de Lille, pour lequel ils reçoivent "l'équerre d'argent".


>Rudy RICCIOTTI
(FR) (1952)

Après des études d'ingénieur à Genève (E.T.S.G.) et d'architecture à Marseille, Rudy Ricciotti fonde son agence dans la cité Phocéenne au début des années 80. Pendant une dizaine d'années, il va produire une architecture hédoniste, revendiquant l'intensité et le plaisir de la forme, de l'espace, une sorte d'euphorie radicale. Au tournant des années 90, à l'occasion notamment du projet pour le Stadium de Vitrolles (1994), son travail se charge d'une dimension plus critique, voire négative. Le Stadium, sorte de bunker suburbain en béton noir, impose radicalement son esthétique de monolithe, de bloc minéral opaque et isolé. Amateur et collectionneur d'art contemporain, Rudy Ricciotti explore, à partir de là, des voies plus conceptuelles; inspiré par l'Arte Povera, il développe dans ses projets récents une esthétique de la pauvreté, du "low-tech", un minimalisme brutal des assemblages, des détails. Dans une recherche permanente d'intensité, d'expressivité brute, son architecture, qu'il qualifie d'"impure", naît d'une tension entre optimisme et négativité.

Ricciotti
Peripheriques


>PERIPHERIQUES
(FR) Louis PAILLARD (1960) & Anne-Françoise JUMEAU (1962),Emmanuelle MARIN-TROTTIN (1967), David TROTTIN (1965)

L'association "Périphériques" a été fondée à Paris, en 1995, à l'initiative de trois couples d'architectes, Anne-Françoise Jumeau et Louis Paillard, Emanuelle Marin-Trottin et David Trottin ainsi que Dominique Jacob et Brendan MacFarlane. "Périphériques" dont la vocation première est de promouvoir la jeune architecture, de tisser des liens critiques au sein d'une génération morcelée, individualisée, marquée par la crise, fonctionne comme une sorte de condensateur. En son nom, Paillard&Jumeau et Marin-Trottin&Trottin multiplient événements (rencontres, conférences,...), expositions ("concours perdus", 1996, "36 modèles pour une maison", 1997), publications (revue d'architecture IN-EX, lancée en octobre 1999, ...) et projets d'architecture en association (concours du Musée des Arts Premiers, 1999, Café-Musiques à Savigny le Temple, livré en 1999,...). à travers ses architectures, à la fois critiques et expérimentales, ce collectif d'architectes entend problématiser le rôle même de l'architecte. A la fois auteurs et médiateurs, ils revendiquent, en référence au monde du cinéma, le statut de "producteurs d'architecture".


>Didier Fiuza FAUSTINO
(FR-PORT) (1968)

Diplômé de l'Ecole d'Architecture de Paris-Villemin en 1995, Didier Faustino partage ses multiples activités entre Lisbonne et Paris. Sa pratique s'élabore à la croisée de plusieurs champs expérimentaux : architecture, arts visuels (vidéos, performances,etc), écriture, exposition. Co-fondateur du LAPS (laboratoire d'architecture performance et sabotages, 1996) et de l'atelier du Fauteuil Vert (1997), il anime également la revue portugaise d'esthétique NumeroMagazine (depuis1998). Ses projets architecturaux ou artistiques sont avant tout centrés sur la question de l'espace en tant qu'expérience physique et corporelle. Selon lui, notre époque de confort technologique, de sur-information, d'uniformisation culturelle déréalise l'homme. Contre la torpeur ambiante, Didier Faustino conçoit l'architecture comme "un outil pour exacerber nos sens et aiguiser notre conscience de la réalité", comme un moyen d'intensifier des situations dans toutes leurs dimensions (physiques, culturelles urbaines ou politiques).

Faustino
Fat


>FAT
(GB) Sean Griffiths (1966), Charles Holland (1969), Emma Davis (1968), Sam Jacob (1970)

Fat est un collectif d'architectes et d'artistes londoniens. A partir d'une réflexion critique sur les représentations, les idéologies et l'iconographie de l'architecture, Fat entend questionner ses limites et sa signification actuelles et son rapport problématique à la ville contemporaine. Mêlant, comme Archigram ou les situationnistes en leur temps, culture populaire (publicité, Disneyland,...) et culture savante (dadaïsme, philosophie, ...), Fat multiplie projets et interventions, sur un mode mi ironique et mi provoquant: l"Anti-oedipal House", maison suburbaine qui libère les enfants du regard répressif des parents, le pont mémorial pour la princesse Diana, jardin linéaire suspendu au-dessus de la Tamise ou la transformation de Marsham street en parc. Le travail de Fat dénonce la légitimité de l'auteur, le culte de l'authenticité, le poids de l'autorité et prône l'ouverture de l'architecture aux autres champs de la culture.


>O.C.E.A.N. UK
(GB) Michael Hensel, Tom Verebes

O.C.E.A.N. est un réseau international et transdisciplinaire qui rassemble des praticiens et des théoriciens autour de concours, de projets expérimentaux d'urbanisme, d'architecture ou de design, d'installations artistiques ou de travaux universitaires. Fondé à Londres en 1995 par des anciens élèves de l'Architectural Association, O.C.E.A.N. se divise en six pôles situés à Londres, Helsinki, Oslo, Ljubljana, Köln et Boston. O.C.E.A.N. UK, qui constitue la branche londonienne du réseau, a été initié par Michael Hensel et Tom Verebes. Leurs projets, qu'ils concernent des installations (urban surface installation, Helsinki, 1997) , des bâtiments (Constantini MoMA, Buenos Aires, 1997 ou des quartiers (Bucharest 2000, 1996), manifestent tous un intérêt chronique pour les problématiques urbaines actuelles, les phénomènes de mondialisation, de métropolisation, d'instabilité, de dispersion...et explorent des procédures et des stratégies alternatives, injectant une part d'ouverture, d'aléatoire, de flexibilité dans la forme et y associant les flux immatériels des nouvelles technologies.

 
Ian+


>IaN+
(IT) Luca GALOFARO (1965)

Après diverses collaborations dans des grandes agences européennes et américaines (Fuksas, Eisenman,...), les architectes Carmelo Baglivo et Luca Garofalo et l'ingénieur Stefania Manna fondent le studio IaN+ en 1997. Cette structure, à vocation pluridisciplinaire, se veut le lieu d'une synthèse entre théorie et pratique de l'architecture. Les champs d'intervention de IaN+ sont d'échelles variées, architecture intérieure, projets institutionnels, projets urbains et territoriaux. Dans chaque cas, les projets questionnent explicitement, à travers l'architecture, la condition urbaine contemporaine. Le bâti, conçu comme un champ ouvert et variable, doit permettre une rencontre sans cesse réitérée entre sujet et programme. L'architecture de IaN+ est ainsi pensée comme un dispositif doué d'une part d'autonomie, comme une perpétuelle réactualisation d'un diagramme programmatique et topologique. Parallèlement à leur production dessinée, les architectes de IaN+ sont impliqués dans l'enseignement, la publication et l'exposition de l'architecture. Ils ont notamment conçu, en 1998, l'exposition "Architettura Americane@ the edge of the millenium".


>USHIDA.FINDLAY.Partnership (JP) Kathryn Findlay (1953), Eisaku Ushida (1954)

Basé à Tokyo, Ushida Findlay Partnership est fondé, en 1987, par le Japonais Eisaku Ushida, diplômé de l'Université de Tokyo (1976) et l'Ecossaise Kathryn Findlay, issue de l'Architectural Association (1979), tous deux anciens collaborateurs d'Arata Isozaki (entre 1976 et1982). Leur architecture se situe au croisement d'une conception bachelardienne de l'espace, qui en explore les composantes symboliques, psychanalytiques voire "psycho-géographiques", et d'une recherche purement scientifique et géométrique sur la forme. Pour Ushida &Findlay, ce détour par les sciences fondamentales, du côté de la géométrie du chaos et des mathématiques non-linéaires, est le moyen d'instaurer une réelle autonomie de l'objet architectural : la forme devient seule référence d'elle-même. Il leur permet également, à travers une architecture qui peut rappeler les explorations formelles d'Antonio Gaudi, les espaces organiques de Bruce Goff ou les sculptures-habitacles d'André Bloc, de proposer une possible synthèse entre la volonté subjective de libérer la forme et l'exigence de la fonder objectivement, et, par là même, entre les domaines souvent opposés de la topologie et de la géométrie.

Ushida Findlay
Kuma


>Kengo KUMA
(JP) (1954)

Echappant à la fois au néo-modernisme et au post-modernisme, à l'abstraction et au minimalisme de l'un, à la dimension "linguistique" de l'autre, Kengo Kuma explore une voie plus critique de l'architecture. Radicale voire négative, son ¦uvre dénonce entre autres l'architecture d'objet, la tyrannie de la perspective ou l'académisme sous toutes ses formes. Il a souvent écrit vouloir "effacer l'architecture", la faire disparaître. L'immeuble M2 (1989-91) était une tentative ironique de la dissoudre dans son propre chaos. Plus récemment, avec l'observatoire de Kiro-san (1994), encaissé dans la montagne, le bâti est traité comme une interruption et l'architecture est prolongée à la totalité du site. La dialectique du vu et du voir est ici, comme dans bien d'autres projets, délibérément inversée. Pour Kengo Kuma, les technologies digitales sont encore un autre moyen de dé-territorialiser l'architecture. Il les a explorées notamment à l'occasion de ses récents projets paysagers, combinaisons liquides de surfaces et de textures informatisées, sortes d'architectures sans architecture.


>Shuhei ENDO
(JP) (1960)

Shuhei Endo, diplômé de l'Ecole d'Art de Kyoto en 1986, fonde sa propre agence en 1988. A l'instar de Greg Lynn, Kovac & Malone ou Ushida & Findlay il fait partie de cette génération d'architectes qui, au début des années 1990, ont exploré une "troisième voie" entre néo-modernité et dé-constructivisme: l'idée de "Folding Architecture" telle qu'elle fut théorisée dans le numéro de mars 1993 d'Architectural Design est une des clés du travail d'Endo. Par les replis et les torsions de ses surfaces, par la délinéation de ses lignes, cette architecture du lisse et du continu, se libère des contraintes orthogonales de l'espace euclidien et ouvre à une conception "douce" de la complexité. Pour Endo, le "pli" est aussi l'occasion de s'affranchir de la tectonique, d'expérimenter des modes constructifs plus légers et flexibles: la tôle ondulée, par exemple, à la fois enveloppe et structure, à la fois toiture et paroi, a trouvé tout son sens dans cette architecture de la synthèse et de l'intégration.

Endo
Snohetta


>SNOHETTA
(NOR) Graig Dykers (1961), Christoph Kapeller (1956), Kjetil Thorsen (1958)

Basé à Oslo, Snohetta, depuis le milieu des années 80, regroupe au sein d'une même organisation des architectes, des paysagistes et des designers. Auteur de la future bibliothèque d'Alexandrie, deuxième prix du concours de la bibliothèque de Kansaï-Kan, cette équipe a déjà à son actif la réalisation de nombreux édifices publics et culturels. à la croisée des divers territoires de l'architecture, Snohetta ne s'inscrit pas, en effet, dans une simple logique de production d'objet mais dans une recherche plus étendue touchant le sens, la cohérence et la lisibilité de nos environnements contemporains. Très attentifs aux conditions territoriales et urbaines de l'architecture, ils prolongent jusque dans les détails ou le design du mobilier un questionnement sur la part du mystère et de la nécessité, du visible et de l'invisible, de la forme architecturale. Soucieux de continuité et d'unité dans la conception, les architectes de Snohetta ont également élaboré des outils et des procédures informatiques permettant par exemple de consigner dans des "hyperfichiers" synthétiques toutes les données propres à un projet.


>NL Architects
(NL) Peter Bannenberg, Walter van Dijk, Kamil Klasse, Mark Linneman

NL Architects est certainement l'agence hollandaise la plus délibérément tournée vers l'intervention urbaine. Le territoire est toujours conçu comme une interface susceptible de mutations rapides, de reconfigurations. Pixel City ( 1997) joue avec les programmes comme des motifs que l'on peut organiser, déplacer. Le territoire doit se libérer des contraintes, gommer ses spécificités pour accepter en continuité un remodelage qui lui donne une nouvelle forme. Un parking (Park House, 1996) devient une extension de la route qui créée un volume, une rampe continue. La trame urbaine peut se tordre en un pli comme "Return to the fold" (1997) où les différentes fonctions d'un programme, atelier, salles d'expositions, jardins, se referment en boucle pour former un espace protégé. L'architecture est véritablement interactive, elle actualise de nouveaux usages qui dépassent la notion traditionnelle de l'espace urbain.

NL Architects
West 8

>WEST 8 landscape architects and urban planners (NL) Adriaan Geuze (1960)

Créé en 1987 à Rotterdam, West 8, sous la direction d'Adriaan Geuze, abolit dans sa pratique les frontières entre architecture, design, urbanisme et architecture de paysage. Leur approche pluridisciplinaire s'efforce de répondre aux questions complexes, souvent paradoxales, que pose aujourd'hui l'urbanité. Leur philosophie s'ancre dans une attitude optimiste à l'égard du paysage contemporain, qui exprime pour eux tout à la fois la vulnérabilité et l'euphorie de la culture de masse. Nature, paysage, infrastructure et archéologie sont les composants d'un paysage contemporain artificiel dans lequel ils interviennent sur différentes échelles, depuis celle de l'objet jusqu'à celle de la planification urbaine ou de l'architecture. Leurs programmes préservent une large part d'indétermination qui doit permettre leur "colonisation" par les citadins. West 8 développe dans l'espace urbain ses propres espaces narratifs qui intègrent l'écologie, les conditions climatiques, l'infrastructure. Leur objectif est la prise de conscience des éléments constitutifs et hétérogènes du paysage urbain, en permettant aux habitants de conquérir et de prendre eux-mêmes possession de l'espace urbain. L'ingéniérie rejoint ici la poésie à travers un processus hybride de réflexion sur le paysage et ses identités multiples et fluctuantes.


>MAXWAN
(NL) Rients Dijkstra (1961)

Fondé par Rients Dijkskra et Rianne Makkink à Rotterdam en 1994, Max.1 développe un large champ d'intervention : mobilier, aménagement intérieur, ponts, immeubles, infrastructure et planification urbaine à grande échelle. Ils réalisent actuellement la construction de 30 000 maisons près d'Utrecht d'ici 2015, intégrée dans un vaste plan urbain. En collaboration avec Crimson, agence d'historiens et de critiques d'architecture, ils s'appuient sur le concept de "orgware" (Organisation Ware), terme emprunté aux stratégies économiques qu'ils appliquent aux dimensions multiples de l'urbanisme, se situant entre la mise en action des idées (software) et le déploiement des éléments physiques (hardware). L' "orgware" constitue un paysage conceptuel qui sous-tend leur pratique qui, loin de l'évacuation par les avant-gardes du marché global, intègre au contraire ses contraintes comme champ de nouveaux possibles, de même qu'ils intègrent à la plus petite échelle de la conception urbaine l'appropriation par les usagers du territoire. Ils construisent également actuellement une série d'une trentaine de ponts qui se donnent comme une prolongation du réseau routier. Les ponts se rejoignent et se séparent en fonction de la circulation, leurs côtés s'incurvent, ménageant des espaces vides qui rythment leur ordonnancement. La forme architecturale n'est ici jamais prédéterminée, mais se donne comme un champ interactif de données (conceptuelles, physiques, etc) qui déterminera sa spécificité et sa visualité.

Max 1
Schie


>SCHIE 2.0
(NL) Jan Konings (1966), Ton Matton (1964), Lucas Verweij (1965)

Basé à Rotterdam, Schie 2.0 développe une pratique interdisciplinaire tournée vers l'espace public, les questions de planification urbaine et d'environnement, explorant de nouvelles formes de typologie urbaine. Ils ont ainsi conçu une "Maison autarcique" (1998/99) au fonctionnement écologique, qui doit se construire simultanément à son territoire agricole. Leur démarche explore également la dimension cartographique du territoire (Randstadt, 1995/6), mettant l'accent sur les réseaux reliant les villes ou sur les mouvances de territoires. Dans le contexte de" Nederland 2030", le gouvernement hollandais demanda à Schie 2.0 de proposer des stratégies urbaines innovantes pour les Pays-Bas en 2030 (Shie Power 2030). Ils réfléchissent ainsi sur la notion de ville globale, investiguant les phénomènes de flux urbains, tels que les embouteillages pour développer, par exemple, des loisirs liés aux transports. Schie 2.0 propose également des solutions écologiques nouvelles, entre autres, aux problèmes de design urbain ou de l'infrastructure du territoire.


>SADAR in VUGA
(SLO) Bostjan Vuga (1966)

D'origine slovène, Jurij Sadar et Bostjan Vuga, architecte-ingénieurs diplomés de l'université de Ljubljana collaborent depuis 1992. Après une année d'étude à l'Architectural Association, pour le second, ils fondent ensemble leur agence en 1996. Leur architecture se veut avant tout résolument ouverte: ouverte à tous les champs de réflexion qui touchent au bâti (ingénierie, économie, paysagisme, design graphique, ...), à toutes les influences parallèles (art, mode, nouveaux médias, technologie, ...) et également au contexte architectural européen: Sadar et Vuga sont des membres actifs du collectif O.C.E.A.N. Net, réseau international de jeunes architectes et designers, émanant de la A.A.. Leurs projets, comme l'extension de la Chambre de Commerce de Slovénie (projet lauréat), la restructuration et l'extension de la Galerie Nationale de Ljubljana ou le palais et le parc des sports de l'université de Ljubljana (projet lauréat) manifestent la volonté de renouveler, de re-questionner, dans chaque cas, le processus conceptuel et de repousser les solutions convenues.

Sadar in Vuga