>The POOR BOYs ENTERPRISE (AUT) Marie Therese Harnancourt (1967), Florian Haydn (1967), Ernst J. Fuchs (1963) Depuis 1994, établis à Vienne, the Poor Boy's Entreprise a déjà construit et aménagé plusieurs bâtiments en Autriche, dont la "Zirl House" en 1997. Cette maison relève d'une infrastructure ouverte, d'un processus non-fonctionnaliste de composition. Les maquettes de ce projet (des blocs dans les blocs dans lesquels la surface du site a été extrudée) nient toute image anticipée de l'architecture. De ces maquettes abstraites, sera par exemple prélevé un volume d'ombres, qui sont celles projetées par les maisons environnantes. L'architecte se donne comme l'"organisateur conscient" (J.L. Godard) du processus formateur. Ils conçoivent un système non-centralisé dans lequel tous les individus sont interchangeables, seulement définis par la situation d'un moment donné. L'architecture reste un champ ouvert de possibles, qui s'origine dans l'articulation de fragments comme éléments génératifs de la pensée. |
Diplômé en 1991 de l'Université Catholique du Chili à Santiago, Mathias Klotz a déjà à son actif une production bâtie abondante avec notamment une vingtaine de maisons particulières, des appartements, des boutiques et des petits équipements. Il enseigne parallèlement à l'atelier d'architecture de l'université Frederico Santa Maria de Valparaiso et à l'université centrale de Santiago. Son architecture s'est nourrie des multiples manifestations locales des avant-gardes, de Enrique Gebhard à Emilio Duhart, de Juan Borchers aux expérimentations de l'école de Valparaiso. Son goût pour les géométries simples, les proportions affirmées, la lisibilité des figures affirme une prééminence du volume, de la boîte monolithique comme référent du projet. L'architecture de Mathias Klotz, à travers une rhétorique "moderniste" du pilotis, du porte-à-faux, joue de l'imposition de cette boîte abstraite sur la topographie du site. Pour construire le volume, le bois, son matériau privilégié, ainsi que le métal et la pierre sont toujours utilisés sans effet sophistiqué, dans la simplicité et le "brutalisme" d'une mise en oeuvre nourrie des pratiques vernaculaires. |
L'architecture n'a plus de formes; elle est un processus dynamique, une co-nature, et la nature est elle-même l'image de l'architecture. Entre la nature digitale et l'écologie artificielle, se tient un lien opératif : l'architecture.Dans "La ville aux mille géographies", Guallart prélève des échantillons de territoire qui sont autant d'extrusions fractales que des fragments de paysage. Dans le projet d'un prototype d'habitation pour un homme digital ("Scape House", 1997, avec Willy Müller et Enric Ruiz, "36 modèles pour une maison" par Périphériques), la maison est une peau réactive et façonne son propre usage à travers ses espaces transférables. L'architecture doit perpétuellement muter en temps réel : les arbres peuvent être artificiels (en fibres photovoltaïques), et les montagnes, servir d'habitats. Recourant aux géométries fractales, Guallart explore la ville comme un réseau interconnectif, aux incidences tant locales que globales. Une nouvelle fonctionnalité flexible doit la traverser : chaque personne qui entre dans l'espace urbain doit pouvoir le modifier; la rue peut être un espace agricole, ponctué de télécentres, etc. La ville est cette hybridation médiatique entre la nature et le digital. |
Pour ACTAR, l'architecture est un espace pluriel. Son champ d'action est celui des nouveaux mécanismes de relations qui se développent entre la société, le territoire, la ville, réagissant tant aux sollicitations globales que locales. ACTAR développe une architecture "extravertie", plus expressive et relationnelle, susceptible de créer des "liens" entre la diversité des choses. ACTAR développe des projets d'habitats ("M'House", Nantes, 1997-2000) aux espaces polyvalents et aux modules combinatoires. Ces habitats minimaux sont 'à la carte', leurs usagers pouvant sans cesse modifier la couleur ou la texture des façades, rythmer l'espace à travers le recours à des murs équipés préfabriqués, seuls éléments durs d'un espace fluide. ACTAR opère une coupe dans le territoire appréhendé comme cartographie pour l'ouvrir sur une réalité polynucléaire. Leurs projets urbains, entre autres pour Barcelone ou pour Graz-Maribor, "paysages dans le paysage" (lands in land), feuillettent l'espace en de multiples couches sémantiques où interfèrent ville et nature. Vecteur d'hybridation entre l'intérieur et l'extérieur, la nature et la ville, l'architecture se donne comme une géographie artificielle. |
Marcos Novak, architecte, théoricien, web artiste, compositeur, se définit lui-même comme un "transarchitecte": tout en repensant son rôle face aux mutations technologiques actuelles, il entend ouvrir l'architecture à tous les territoires, réels ou virtuels. Théoricien reconnu de "l'architecture liquide", il mène, depuis le début des années quatre vingt-dix, des recherches sur les implications mutuelles de l'architecture et du cyberespace, comme champ spatio-temporel à part entière. Ses projets explorent la tectonique propre des univers électroniques et, par le biais des outils mathématiques (matrices, algorithmes, ...) et informatiques proposent de nouvelles procédures de génération de la forme. Cette architecture "virtuelle" et dématérialisée, arrivée, selon Novak, à un degré avancé d'évolution et d'autonomie est en mesure, à son tour, de modifier radicalement l'univers physique, et de construire la possibilité d'un espace temps étendu qui connecte en continu réel et virtuel, matière et information. |
Sulan Kolatan et William J. Mac Donald sont issus de l'université de Columbia, à New York, où ils enseignent l'architecture depuis une dizaine d'années. Leur procès de conception est structuré autour d'une méthode flexible et inventive, assistée par ordinateur: le "co-citation mapping". Les éléments du projet (formels, spatiaux, programmatiques,...), transformés en autant de données informatiques, sont soumis à une taxonomie puis à une combinatoire systématique; ce processus permet de faire surgir des connections conceptuelles entre les différentes catégories, de construire une sorte de topologie, une cartographie tabulaire qui révèle des associations, dissociations, continuités, hybridations possibles entre les éléments. Quelle que soit l'échelle, du meuble à l'urbain, par cette classification active et matricielle, Kolatan et Mac Donald cherchent, dans leur architecture, à réaliser tous les croisements latents contenus dans une situation et à donner corps à ce qu'ils appellent des "hybrides chimériques" en référence au monstre mythique, moitié lion, moitié dragon. |
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>X KAVYA (USA) Karl S.CHU (1950) Karl S. Chu a fondé son agence X Kavya Studio, à Los Angeles. Il est également impliqué dans la théorie et l'enseignement de l'architecture au sein de la Southern California Institute of Architecture (SciArc). En considérant l'architecture comme l'expression structurale des systèmes d'information, Karl S. Chu entend repenser le champ même de la discipline architecturale. à travers une réflexion à la fois philosophique, mathématique, géométrique et même métaphysique sur la notion d'"espace", il mène une réflexion sur la "nature" des territoires virtuels. Univers machinique ultime, combinatoire métaphysique de chiffres et de données, ou simplement extension sans lieu de notre réalité contemporaine, le monde que nous ouvre l'ordinateur interagit en tout cas avec nous-mêmes. Selon Karl S. Chu, l'architecture est un des moyens d'élaborer une véritable "écologie" de notre rapport avec ce milieu artificiel, virtuel ou hyper-réel. |
Diplômés de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, Décosterd et Rahm s'associent en 1993. Lauréats de nombreux concours (1er Achat pour le concours d'animation artistique pour les logements d'étudiants à Bellerive-Lausanne, BTR-Prébéon, ... ), leur univers sensoriel s'étend à la chimie, la médecine, la haute technologie, l'environnement biologique, électromagnétique... "Mélatonin room" (2000) est une architecture physiologique qui agit sur l'espace par transformation de sa constitution électromagnétique. Le climat y est successivement exitant et reposant. Le corps et son environnement ont des relations nouvelles qui engendrent une nouvelle esthétique, rhétorique et poétique. La salle de sport de Neuchâtel, en suisse (1998), est une architecture qui reformule les relations chimiques, biologiques. Le bâtiment accumule la chaleur du chauffage solaire convectif dans ses terres d'excavations. Absorbée par les sportifs, ceux-ci produisent de l'anhydride carbonique et de la vapeur d'eau (transpiration). L'air ainsi vicié se condense sur les vitrages de la salle de sport. Il sera ensuite absorbé par des plantes placées entre ces vitrages qui produiront l'oxygène à l'intérieur du bâtiment. |
O.C.E.A.N. est un réseau international et transdisciplinaire qui rassemble des praticiens et des théoriciens autour de concours, de projets expérimentaux d'urbanisme, d'architecture ou de design, d'installations artistiques ou de travaux universitaires. Fondé à Londres en 1995 par des anciens élèves de l'Architectural Association, O.C.E.A.N. se divise en six pôles situés à Londres, Helsinki, Oslo, Ljubljana, Köln et Boston. O.C.E.A.N. UK, qui constitue la branche londonienne du réseau, a été initié par Michael Hensel et Tom Verebes. Leurs projets, qu'ils concernent des installations (urban surface installation, Helsinki, 1997) , des bâtiments (Constantini MoMA, Buenos Aires, 1997 ou des quartiers (Bucharest 2000, 1996), manifestent tous un intérêt chronique pour les problématiques urbaines actuelles, les phénomènes de mondialisation, de métropolisation, d'instabilité, de dispersion...et explorent des procédures et des stratégies alternatives, injectant une part d'ouverture, d'aléatoire, de flexibilité dans la forme et y associant les flux immatériels des nouvelles technologies. |