>ArchiLab / UrbaLab

Archilab 99, en rassemblant une grande diversité d'architectes internationaux d'une même génération avait défini la revendication commune d'une architecture "en acte". Cette aspiration s'était cristallisée lors des débats en une volonté commune de ne plus s'inquiéter d'une définition esthétique de l'architecture, "Où est l'architecture?", mais bien plus de son effectivité en posant avec Taeg Nishimoto la question de l'événement architectural ou urbain, d'un "Quand est l'architecture?". L'architecture doit retrouver sa pleine capacité d'intervention et pour cela se redéployer en s'emparant de toutes les syntaxes, de tous les contextes, de tous les moyens de production possibles. Son champ d'action est un domaine urbain pensé comme une continuité planétaire, un champ commun pétri par les lois de la globalisation qu'il faut à nouveau investir. Archilab 2000 invitera 30 nouvelles équipes à exposer à Orléans mais associera aux débats les 30 architectes déjà présents en 1999. Urbalab, coeur des rencontres entre les architectes, s'ouvrira à un débat sur les stratégies d'intervention urbaine confrontées d'une part, aux régulations économiques et politiques de la globalisation, mais aussi à cette culture commune, culture mondiale qui élabore un contenu et une communauté culturelle nouvelle. Contre tout sociologisme, contre les zonages, les diagnostics quantitatifs d'un urbanisme académique, Archilab/Urbalab s'engagera dans une pragmatique entièrement tournée vers l'échange de projets, vers l'élaboration d'une architecture d'intervention, la définition de moyens, une architecture sollicitant la demande plutôt que la commande. Archilab/Urbalab interrogera donc la pluralité des phénomènes urbains, les villes et leurs morphogenèses plutôt que "la ville", les villes prises dans le tissu d'une urbanisation globale. Cette mise en commun des expériences, des pratiques, devra dresser les lignes manifestes d'une architecture en "acte", une architecture toujours en renouvellement de ses moyens et dont l'expression formelle n'est qu'un état d'une mutation permanente.

 

Marie-Ange Brayer

Frédéric Migayrou