Chanéac débute ses recherches sur l'industrialisation de cellules dès 1958. Il développe alors le concept d'Architecture Industrialisée Poétisée avec ses " cellules polyvalentes " (1958-60) réalisées en matières plastiques. En 1962, il construit en deux heures en Savoie une habitation expérimentale composée de cinq cellules polyvalentes, finies en usine. En 1963, il imagine la ville flottante " Aixila " sur le lac du Bourget et mène ses premières études sur les " villes-cratères ". Il adhère également au GIAP en 1966. Cette même année, il élabore le prototype d'une cellule en polyester, présentée au Musée des Beaux-Arts d'Orléans, avec l'ingénieur Jean Nicoulaud. En 1968, Chanéac participe à l'exposition " Architecture comme sculpture " au Musée d'Art Moderne de New York. Défendant une " Architecture Insurrectionnelle ", il conçoit des " cellules parasites " susceptibles de se greffer sur la façade d'immeubles. " Cette architecture serait à l'image de la vie. Parmi les matériaux les plus aptes à servir une architecture insurrectionnelle, on peut citer les matériaux de synthèse (stratifiés, résine, polyester armé de fibre de verre, mousse, etc.). La rapidité de montage d'éléments prémoulés, la projection de matière plastique et les structures gonflables sont très favorables à la création d'une architecture spontanée qui a été oubliée depuis trop longtemps ". Lauréat en 1969 du Grand Prix International d'Urbanisme et d'Architecture à Cannes, il construit en 1970 un marché de meubles à Bellegarde (Savoie) et accroche, avec Marcel Lachat, une bulle-pirate sur la façade d'une HLM à Genève. Vers 1973, il mène ses recherches sur les " modules amphores " et les " modules gothiques ". En 1976, il réalise sa propre maison à Aix-les-Bains. Les structures polyvalentes de Chanéac sont, pour lui, des " cellules biologiques proliférant dans l'espace pour répondre aux besoins de l'instant avec, en contrepoint, des structures " mégalithiques " enracinées ". La Ville-Cratère de Chanéac ne possède pas de banlieue et se connecte directement à la campagne. Il s'agit d'un " paysage artificiel " qui comprend entre autres des cratères résidentiels et des cellules parasites qui peuvent créer instantanément des volumes habitables complémentaires. Chanéac se consacra également à la peinture et réalisa de nombreuses architectures en Haute-Savoie dans les années 1980. Architecte prospectif, Chanéac défendit " l'implantation libre de cellules individuelles, évolutives et mobiles ", tout en explorant la richesse plastique des formes organiques, aspirant à un " habitat pour le plus grand nombre ". |