À la fois concepteur, critique, théoricien, enseignant de design, d'architecture et d'urbanisme, Andrea Branzi, le florentin de Milan, est un continent de l'histoire récente de ces disciplines. Entre 1966 et 1973, au sein du groupe d'avant-garde Archizoom, qu'il fonde avec Corretti, Deganello et Morozzi, il mène une réflexion critique et cynique sur l'ère post-industrielle, revendiquant une mise en crise nécessaire du "positivisme" en architecture et en urbanisme ; démarche contestataire et iconoclaste qui s'inscrit dans le mouvement de "l'architecture radicale". À cette époque Branzi contribue notamment à l'exposition "Italy : the New Domestic Landscape" (MoMA, 1972). Associé dès la fin des années soixante à des studios de design industriel expérimental (Alchimia puis Memphis) et à de grands éditeurs (Cassina, Zanotta, etc.), il s'implique dans la recherche, la conception, la diffusion (revues Modo, Domus, expositions, publications) du design, à la recherche de nouvelles relations de l'homme aux objets. À travers les objets, l'habitat, l'être humain, "animal domestique", doit, au-delà de la technologie, retrouver, selon Branzi, un rapport primitif au monde.
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Andrea Branzi
Branzi (Andrea) (1938)
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