(J) Après des études à l'université de Tokyo et un séjour d'un an à la Columbia University où il réside comme chercheur en 1985-86, Kengo Kuma a créé en 1990 "Kengo Kuma & Associates". "Effacer l'architecture", ou encore éliminer la forme. C'est l'objectif qu'il prétend poursuivre, s'opposant à l'architecture d'objet et à l'académisme. C'est au sens que Kengo Kuma s'intéresse dans l'architecture, et c'est aussi le sens qu'il recherche quand il interroge la tradition : que ce soit dans la maison en bambou, où il exploite la particularité d'un matériau qui, mis en œuvre, reste un matériau naturel, ou dans le Théâtre Noh, dont il exacerbe le sens, la nature elle-même, dans un rapport totalement ouvert au paysage, ou encore dans le musée Hiroshige, de l'œuvre duquel il s'inspire pour capter la lumière, ou enfin dans le musée du Canal Kakatami, qu'il traite comme un artefact dans la nature, à l'image du canal lui-même conjuguant le naturel à l'artificiel. Dans le projet d'habitation collective qu'il conçoit pour un quartier de banlieue de Tokyo, presque uniquement résidentiel, il prend en compte l'évolution de la famille et de la vie quotidienne. C'est le sens même de sa proposition lorsqu'il restitue la rue, mais une rue intérieure "dans le ciel", sur laquelle s'ouvrent des unités d'habitation principales et des surfaces annexes, plus petites, qui peuvent prendre différentes fonctions : de la chambre supplémentaire au bureau ou au magasin ; une rue à trois dimensions dans laquelle on circule en passant d'un étage à l'autre, d'un côté à l'autre, par des passerelles. Une "Unité d'Habitation" à la Le Corbusier, mais revisitée pour de nouveaux styles de vie qui ne sont plus standardisés.

Kengo Kuma & Associates
Kuma (Kengo) (1954)

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• New Concept in Public Housing Tokyo, en cours