Conscient que ce sont les critères de mobilité, de précarité ou d'urgence, de flexibilité ou de sociabilité qui ont généré la plupart des solutions alternatives aux programmes stéréotypés des logements conventionnels, Jacques Moussafir, qui est aujourd'hui un constructeur expérimenté, se passionne pour l'habiter qu'il définit, en deçà du simple fait de se loger, comme une manière d'être. Licencié d'histoire, passionné par les facteurs culturels ou métaphysiques qui renvoient à la condition humaine, au temps et au cosmos, Jacques Moussafir cherche avant toute chose dans ses projets à ménager un vide – sorte d'argument métaphysique – conditionnel, selon lui, de la constitution d'intériorités qu'il veut souvent paradoxales. Située en cœur d'îlot dans le jardin maraîcher des "murs-à-pêches" à Montreuil, le projet est "la maison d'Adam au paradis", une absence de maison qui n'existe que vécue de l'intérieur, sans façade ni statut social, une "domus conclusus" qui se fond et se confond avec le "hortus conclusus" originel. La construction se résume à un grand toit en acier cor-ten qui recueille l'eau de pluie dans ses plis tout en laissant entrer la lumière et percevoir les frondaisons des arbres par fragments.
(F)
Moussafir architectes associés
Moussafir (Jacques) (1957)
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• Maison d'"Adam au Paradis" Montreuil, France, en cours d'élaboration