Au
sein de son agence Nox, fondée à Rotterdam en 1991, Lars Spuybroek,
architecte, urbaniste, producteur, éditeur, développe des
processus multiples pour adapter l'architecture au monde actuel, monde du
temps réel, de la mutation incessante. Exploitant la puissance de
calcul des outils informatiques, il tisse des relations actives et interactives
entre les contraintes, les usages et les formes "liquides" de
ses projets, vers un idéal de la continuité : continuité
entre les éléments architectoniques (sol, murs, plafonds),
entre les échelles spatiales (design, architecture, ville, territoire)
mais surtout entre les deux pôles d'une dialectique qu'il juge obsolète
: entre artefact et nature, entre humain et urbain, entre la spatialité
de la vie, en métamorphose permanente, et celle, pensée jusque
là comme inerte, du construit. Dix ans après la Tabula rasa
revisited (1991) de Koolhaas pour La Défense, son projet urbain expérimental
ParisBRAIN (2001), sur le même site, et dans la lignée de ses
projets Soft Site (1997) ou Off the Road (2000), propose ainsi une "liquidation"
organisée de la ville, sa dilution dans l'expérience. |