ON/Stalker
& Osservatorio Nomade

Italie
 

 

 

Francesco Careri (1966), Aldo Innocenzi (1964)
Romolo Ottaviani (1967), Giovanna Ripepi (1965), Lorenzo Romito (1965), Valerio Romito
(1971)

Laboratoire d’art urbain, le collectif Stalker met en œuvre des promenades, des dérives, des " actions architecturales " aux frontières de la ville ou aux marges de communautés, qui opèrent une nouvelle lecture du territoire, tout à la fois critique et politique.

Établi à Rome en 1995, Stalker propose au public des marches à travers les "vides urbains" et arpente ainsi Rennes, Milan, Miami ou Berlin. Proche des théories de l’Internationale situationniste, Stalker crée une cartographie à partir des lieux résiduels exclus par un urbanisme galopant. Depuis 1999, Stalker expérimente ainsi une nouvelle forme d’espace public fondée sur l’accueil et l’hospitalité. Depuis 2001, Stalker promeut un réseau de recherche, l’Osservatorio Nomade. Il contribue à l’évolution créative de territoires à travers les champs croisés de l’urbanisme, de l’expérimentation et de programmes d’éducation en relation avec les populations locales.

Immaginare Corviale

ON/Stalker affectionne les " actions architecturales " dans les marges des métropoles, à l’écart des grands axes de communication. Proposant au public des itinéraires nomades, le groupe explore de nouveaux moyens d’ " écouter les paysages ", et de " traverser les conflits qui les animent ". Leur travail doit se comprendre comme un " produit culturel ", c’est-à-dire un moyen de connaître et d’agir directement dans un espace urbain ponctué de situations par nature mutantes et incertaines. Proche des théories de l’Internationale situationniste et de la Naked City de Guy Debord, ON/Stalker élabore des cartographies, des planisphères, des vidéos, des photographies qui témoignent de ce regard, de sa capacité à déplacer la perception que nous avons de la ville et d’opérer, par cette lecture, une transformation du territoire. Depuis 2001, le groupe a développé un réseau de recherche croisant architecture, politique et art, l’Osservatorio Nomade, qui réfléchit aux communautés victimes d’exclusion -Gitans, Maghrébins, Kurdes… ceux précisément qui occupent les trous urbains. À Rome, le projet à long terme, Immaginare Corviale, s’intéresse au plus grand complexe d’habitations populaires jamais conçu, un immeuble long d’un kilomètre, construit en 1972 et considéré aujourd’hui encore comme l’exemple même de la pauvreté et de la marginalité caractéristiques de la périphérie urbaine. Symbole d’une idéologie utopiste fondée sur la vie communautaire et le partage, le bâtiment fut conçu pour être totalement autonome. Mais l’inachèvement de son étage central occupé rapidement par des squatters, sa structure rigide, ont engendré une tension parfois dramatique au sein même de sa population et ont favorisé des micro-transformations. ON/Stalker tente ici de comprendre la manière dont les habitants ont " digéré " ce bâtiment : à partir de relevés, de collectes de récits afférant à la vie quotidienne à Corviale ou aux souvenirs de ceux qui ont contribué à la réalisation du projet, ON/Stalker travaille à un " mode d’emploi " du bâtiment ainsi qu’à la production d’une chaîne de télévision locale, Corviale Network, non seulement pour permettre à ses habitants de mieux comprendre leur lieu de vie, pour améliorer les échanges sociaux, la démocratie interne et la créativité des occupants mais aussi pour contrer l’image de marginalité constamment brandie par les médias.

 

 
http://www.osservatorionomade.net/